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 Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)

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Matvei Lazar

Matvei Lazar

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MessageSujet: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMar 7 Juin - 17:10

«  Nous informons nos aimables visiteurs que le musée ouvre ses portes de 8h le matin à 22h30 du soir »

L'annonce était faite par une voix fémmine, douce, aux accents suaves. La voix témoignait qu'elle était sûrement une personne sûre d'elle et qu'elle n'admettait pas qu'on lui tienne tête. Il imaginait sans mal la séductrice sachant de son physique pour pouvoir avoir ce qu'elle désirait. Serait-elle aussi comestible que sa voix le laissait présager? Ah mortelle soif instiable, maudit sort qui était le sien depuis un moment déjà. Il repensa à elle dont il ne lui restait qu'une montre froide qui ne lui rendait pas ses étreintes. Solitude mortelle, ennui sans fin..

Une longue silhouette se déplaçait parmi la foule de visiteur. Ses yeux améthystes erraient sur cette pièce où trainaient une foule terne aborrant un visage des plus amicales alors que le coeur battait avec hargne. Pauvres crédules cherchant des réponses auprès de l'effigie glacée du colonel Amando, dont le buste trônait au milieu de la pièce après qu'il eut trouvé la mort en tentant de sauver une des familles.

Soupire, il gagna l'aîle destiné aux artistes, aux poètes ; son refuge. Sur un canapé, il s'installa et regarda droit les yeux : Rimbaut dont le portrait était en visite à Vérona. Il aimait Rimbault. Rimbault avait écrit Ophélia. Il l'avait tellement aimé Ophélia. Elle était encore là , dans sa poche. Il ouvrit le clapet et la musique s'en échappa. Une plainte, un appel au secours. Il sortit de sa sacoche un calepin et puis ce fut le stylo qui glissa sur le papier.

«  sur le pavé, les pas résonnent
le lys écarlate ne voit personne
L'enfant aux yeux peint
maigre comme un quignon de pain
lève les yeux vers l'échaffaud

Sentiment d'impuissance
entre pour une dernière danse
Ophélia, la mine gave et stérile
s'avance, malgré elle, sur le fil

Le dieu des eaux sourire carnassier
Dévisage l'amante fidèle au visage mouillé
s'avancer vers lui, déjà conquise
Par son main nauséabonde et grise

Rimbaut lance un dernier appel
pour rappeler à notre monde la belle
mais la belle n'est déjà plus qu'eau
Pleurent effrayé les jets d'eau

Belle Ophélia, j'ai tendu ma main vers toi
Poésidon a rempli d'eau ma voix
Rimbault touché t'a dédié
un poème que tu ne verras jamais. »

il paraît que la douleur naît les plus beaux mots. Lire le poème de Rimbault sur Ophélia c'était comme si il avait deviné qu'un jour , quelqu'un perdrait au Ophélia.
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Dante Feroveccio

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMar 7 Juin - 17:55

"Il n'y a en art, ni passé, ni futur.

L'art qui n'est pas dans le présent ne sera jamais. "
            Pablo Picasso.

    ___________________________________________________________________________________________
    L’art n’avait jamais trop été le fort de Dante. Il était très compliqué et avait été marqué par ce qu’on appelle l’art contemporain. Une belle foutaise. Rien ne valait une aquarelle ou un tableau représentant de grandes plaines sauvages. Dante avait toujours aspiré à la liberté, d’où ce goût prononcé pour les grands espaces. Mais maintenant qu’il travaillait pour les Montecchi, il se devait d’être irréprochable. Il avait donc pris l’initiative de se rendre à la galerie d’art de la ville histoire de se cultiver un peu. C’est donc à regret qu’il poussa les lourdes portes de l’ancienne forteresse, pénétrant dans un autre monde. Oui. Parce que s’en était vraiment un.

    L’endroit était lumineux. Bien plus lumineux que ne pouvait le suggérer l’extérieur du bâtiment. Mais les gens qui s’y trouvaient étaient ternes, morne. Une sorte de sourire fictif était peint sur leurs visages alors qu’il faisait semblant de s’émerveillé à la moindre poussière portant une signature. C’était affligeant. Il y avait tellement de chose à voir au dehors. Oui, Dante avait du mal avec l’art vieillot, les portraits, les tableaux abstrait. Malgré tout, son regard s’arrêta sur une peinture aux couleurs chatoyante représentant un port de pêche. Ca c’était de l’art. Du point de vue du jeune homme évidemment.

    Dans la galerie, beaucoup de gens le regardaient de travers. Il était clair qu’il ne venait pas du même milieu. Lui, avec ses rangers, son jean noir un peu troué et son t-shirt gris perle aux motifs douteux. Et les autres, avec leurs queues de pie, leur robe et leur chemisier à dentelle. On se croirait revenu à l’époque victorienne. Ces gens là ne semblaient même pas comprendre que le savoir ne tombait pas du ciel et que pour l’acquérir, il fallait aller le chercher. Ah ! Mais non…c’est vrai. Toute cette populace avait grandit avec des tableaux inestimables sous les yeux, originaux ou répliques, ils avaient tous poussés dans un terreau sain et riche. Ce n’était pas le cas de Dante.

    Il décida de les ignorer, malgré le fait qu’il était pratiquement sûr que les vigils n’allaient pas tarder à vouloir le faire sortir. Bon, ok, il faisait tâche, mais il n’était pas venu pour faire son malin. D’ailleurs, il savait pertinemment qu’il n’avait pas vraiment de quoi. Pas ici. En plus, il ne pouvait même pas fumer de clope. Contrarié, il erra sans but, un peu agacé, dans les allées. C’est ainsi qu’il se retrouva dans l’aile réservée aux artistes. C’était désert, et finalement, c’était temps mieux. Il soupira. Mais quelle idée il avait eu ? Il n’arriverai pas à retenir la moitié de tout ce qu’il y avait ici. En plus, il ne connaissait pas tous ces auteurs et avait une légère tendance à s’en foutre un peu. Il n’était pas très patient. On ne lui avait pas appris.

    Au fond d’une salle vide, il aperçu un jeune homme aux cheveux rouge. Il différait beaucoup de tous les gens qu’il avait pu croiser dans la galerie. Il fronça les sourcils. Mais peut être que cet homme là pourrait le renseigner. Il fit donc un effort surhumain pour s’approcher et lui adresser la parole. Il avait beaucoup de préjugés, il fallait juste se donner la peine de les effacer de sa tête. Il esquissa un sourire maladroit, se voulant amical. Mais c’était raté, ça ressemblait plus à un rictus sans signification. Presque dédaigneux en fait. Il avait appris à bien se tenir avant d’entrer dans la maison Montecchi, mais à l’extérieur, il avait tendance à oublier un peu tout ça.

    « Bonjour »

    Prononça t-il le plus poliment possible, même s’il savait que ça ne lui allait pas très bien. Raaah, il détestait ça, brider son caractère pour faire l’hypocrite. Avec la patronne, ça ne le dérangeait pas, tant qu’elle banquait, ça passait.

    « Dites, je cherche des renseignements sur les œuvres d’arts…en général. »

    Sans blague. Il se trouvait dans une galerie d’art, alors c’était un peu vague comme demande. Il s’en rendait bien compte et sa giflait mentalement. Mais il ne savait pas trop ce qu’il cherchait, alors pour l’exprimer c’était encore plus dur. Et ça l’énervait vraiment de passer pour un con.

    « Enfin, des noms, des œuvres, tout ça quoi »

    Répliqua t-il visiblement impatient. Mais son impatience n’était pas adressée à son interlocuteur, mais bien à lui-même. En fait il avait été stupide de venir ici, ce n’était pas son milieu.

    « Non, laissez tomber »

    Acheva t-il finalement en une moue bougonne. Il soupira, fourra ses mains dans ses poches et s’éloigna. Il fallait vite qu’il quitte ce piège à rat.

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Matvei Lazar

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMar 7 Juin - 18:26

L'art était un autre amour de sa vie. Il était son arbre auquel il s'accrochait et dont les branches allaient effleurer les êtres humains. La foule de béotiens s'extasiant sur un tableau représentant un cottage anglais, lui parut ternes, ridicules. Elle en venait même à s'extasier sur le petit écriteau doré où l'on pouvait apercevoir le nom de l'auteur du tableau, ses dates. En rentrant chez elle, elle dirait qu'elle avait vu un Van Gogh. L'autre partie faisait mine de savoir en disant tu vois ça, c'est un Van Dyck. Tss.. toujours paraître cultiver pour cacher son ignorance. Ainsi l'art perdait toute sa saveur et devenait une sorte d'accessoir tel qu'un sac à main que l'on trimballait pour que l'on soit admiré. Comme dirait l'autre , c'était la mort de l'art. Il avait dû mal avec les avants gardes comme celles de Dada dont l'une d'entre elles, était un urinoire dont il avait seulement apposé sa signature. En gros, on finissait par faire de l'art avec n'importe quoi. Il y en avait même qui faisait de l'art avec des ordinateurs. C'était banaliser l'Art, en faire la premiere offrande au premier venu.

Blasé de cette foule stérile, il était allé refuge d'un de ses grands amis : Rimbault. Près de lui, il pouvait exercer sa poésie. Il écrivit justement un poème pour celle qui avait hanté et qui hanterait encore son coeur un moment encore. Arrivé au terme du poème, il sentit une présence, un parfum, quelqu'un s'était approché de lui. Il leva ses perles gris violettes vers l'importum, lui offrant alors une vision du type qui est blasé de voir cette foule, sans le couloir et qui pense que celui-ci qui s'avance, va venir vers lui pour lui sortir un truc du style : Oh j'ai lu tous vos poèmes, j'ai dévoré vos livres et vos peintures sont vraiment...tout à fait esquise. Voilà ce qu'il imaginait , du coup, il fut surpris de la requête. Pas de jugement dans les yeux où l'ennui avait paru un moment plus tôt, juste une surprise bien agréable.

«  C'est agréable de voir quelqu'un qui ne fait pas semblant.. Ca change »

Pas de salutation, la salutation s'était faite en lui adressant la parole. La voix de velour mêlée aux accents dures de la langue russe , laissait une certaine empreinte , dans la pièce et peut être qu'elle laisserait une empreinte , dans l'esprit du...cheveux blancs? Encore quelque chose d'intriguant. Couleur naturelle ou couleur fictive? Il avait presqu'envie d'étendre ses doigts, de les passer dans les boucles blanches grises pour ensuite en humer le parfum.

«  l'Art est un champ bien vaste. De quel sorte d'Art, veux tu parler? As-tu un sujet qui t'intéresse? Certains aiment la représentation de portraits, d'autres aiment les natures mortes, d'autres encore aiment les paysages alors de quel Art es tu? »

Il tapota la place à côté de lui, l'invitant à s'assoir. Un honneur en somme car il n'invitait pas grand monde à venir bavarder avec lui; par contre dîner oui, ça ça arrivait souvent.

«  Tu sais, j'aurais beau te donner des noms, des oeuvres..l'Art est quelque chose qui se ressent alors vois tu pour reconnaître un artiste, il faut voir en lui ce qu'il veut faire ressentir. »

Il s'exprimait lentement, détachant quasiment les syllabes pour être sûr d'être compris car défois son accent entravait la bonne entente. L'homme à la chevelure de feu riva son regard autre part que sur Rimbault. Là à côté de Rimbault, figurait une toile représentant Ophélia qui semblait faire la planche sur l'eau..Fausse impression, son corps dérivait, ce jour-là, comme un grand lys... celui qui avait peint la toile n'était pas nommé. C'était seulement mis ANONYME puis « hommage à Rimbault ».

«  Tiens en regardant ce paysage là, que ressens tu? »

Les yeux semblant dans le vague, il attendait la réponse mais attention il était plus attentif qu'il n'y paraissait.
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Dante Feroveccio

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMar 7 Juin - 19:38

"Le roman est l’art de créer un homme.

La biographie l’art de le ressusciter. "
            Benjamin Jarnés.

    ___________________________________________________________________________________________

    Le jeune homme aux cheveux blancs s’apprêtait à faire demi-tour. Son excursion aurait été un échec et il s’interrogeait maintenant sur la réelle utilité de tout cela. Peut être que finalement, ce n’était pas nécessaire qu’il se donne la peine de comprendre les éléments d’un monde auquel il n’appartiendrait jamais et auquel il ne voulait surtout pas appartenir. Il savait combien sa mère était fière de lui. Peu de gens issue des banlieues de la ville finissaient par travailler dans de grandes maisons. Et s’ils y parvenaient, c’était uniquement en tant que domestique. Mais comme les banlieusards étaient connus pour leur sang chaud, la plupart du temps, ils se satisfaisaient du chômage. C’était d’ailleurs ce qui faisait leur réputation. Beaucoup d’entre eux, résigné, ne se donnait pas la peine.

    Dante avait beau être têtu, il ne voulait pas que sa mère se soit donnée tout ce mal pour rien. Alors il faisait de son mieux, même si ça ne lui plaisait pas toujours. S’il n’était pas clean au quotidien, il l’était au moins dans son travail. Il avait su faire la part des choses. C’était aussi ce qui l’avait sauvé d’un terrible destin sans doute. Toujours était-il que le type à qui il s’était adressé lui avait répondu. Etrangement certes, mais il avait répondu. Dante s’était alors retourné, arquant un sourcil pour marquer son incompréhension. Cela dit, l’homme qui se tenait devant lui venait d’admettre qu’il était agréable de trouver quelqu’un qui ne faisait pas semblant. Alors il y en avait qui se rendait compte ? C’était presque incroyable. L’hypocrisie était une sorte de poison qui se répandait dans la haute société et qui finissait par agir, invisible. Plus personne ne la remarquait tant elle était naturelle. Elle avait su se fondre dans la masse comme l’aurait fait un glaçon dans un océan gelé. Mais lui, il admettait. Il en semblait même lassé. Dante finit tout de même par répondre.

    « Les paysages. Le reste ne me fait pas rêver du tout. »

    Oui…les paysages. Dante ne semblait pas d’une sensibilité déroutante. D’ailleurs, ce n’était pas qu’il semblait, il n’était pas d’une sensibilité à fleur de peau. Pourtant, il était possible de l’émouvoir. Ce n’était d’ailleurs pas aussi difficile que cela ne semblait l’être. Entre l’être et le paraître, Dante avait fait son choix, mais, n’étant pas d’une stabilité à toute épreuve, il aimait se jouer de ces deux termes pour démultiplier les facettes de sa personnalité. Tout dépendait de son interlocuteur. Certain méritait la sincérité, d’autre pas. Là était son seul jugement.

    Alors que l’homme aux cheveux rouge l’invitait d’un geste à s’asseoir à ses côtés, Dante déclina poliment l’invitation d’un signe de tête. Il n’aimait pas rester assis à rien faire. En revanche, il tourna son regard vers le tableau que lui indiquait le jeune homme. Tableau sur lequel se trouvait le corps inerte d’une femme sur un cours d’eau. Les couleurs étaient ternes, enveloppant le corps de la demoiselle d’un linceul suggéré. Dante la fixa un moment. Il ne restait pas de glace, mais de là à savoir décrire ce qu’il ressentait. Il pris un air renfrogné. Non, il n’était pas très patient.

    « Je ne sais pas. De la compassion peut être. C’est dommage qu’elle soit morte si jeune »

    Constata t-il simplement. Il savait parfaitement qu’il ne s’agissait que d’une toile, un dessin, une peinture. Rien de réel en somme toute. Et pourtant, il avait la conviction que chaque tableau comportait un fond de vérité. Vérité dans laquelle l’auteur avait du puiser son inspiration. Mais Dante n’avait pas l’âme d’un poète. Il ne prétendait pas y arriver un jour. Il voulait juste être un peu plus ouvert d’esprit pour s’offrir d’autres perspectives d’avenir.
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Matvei Lazar

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMar 7 Juin - 20:09

L'homme à la chevelure de feu trainait son regard sur les personnes , les objets, les murs. Il lui parut que même la décoration du musée était terne. Le lustre au-dessus de sa tête était d'un genre pédant. On devinait qu'un designer avait voulu en faire trop afin d'en mettre plein la vue. Une couleur hideuse voulant se faire passer pour du poupre s'étalait sur quelques un des murs. L'hôtesse d'acceuil souriait d'un air coincé, à cause d'une cure de botoxe afin de rester jeune. Vanité..Que de Vanité. La jeunesse éternelle laissait moi rire, aurait-il voulu lui dire. Il était malheureusement occupé avec son ennui, qui l'entourait de sa toile.

Il écrivait depuis mal de temps sous divers pseudonymes dont certains hantaient la chronique. Il avait toujours refusé de se faire tirer le portrait. C'était pas comme cette snobe que l'on avait baptisé la Dame. Peu charitable comme jugement, il en convenait. Des snobs, il y en avait partout. Ils grouillaient, pareil à de l'avenir prêt à manger le tas. Ils étaient là poussant sur des chaussures aux talons vertigineuses, d'un décolleté échancré où se balladait une rivière de diamants. Ils étaient là avec le nez en l'air, se donnant un air de .., qu'il n'avait guère, en fumant une cigarette. Leurs yeux dépourvus de raffinement voguaient sur les toiles, s'attardaient sur la pancarte et il sortait le nom de l'artiste. Ils étaient alors adulé par des paires d'yeux espérant qu'on leur mette la bague au doigt, pour assurer leur avenir. Vanité..Tout n'est que vanité.

Et parmi toute cette vanité, la simplicité même était venu lui trouver, avec de la fierté dans les yeux et avec une volonté tout de même de dire : Je ne sais pas alors toi qui sait , enseigne moi. L'Art ne s'enseigne pas. Il se ressent, il se fait toucher, comme un corps qui peut échapper à nos mains si on ne fait pas attention. L'Art est symbole de pureté. Là, les vaniteux le souillaient avec leur rire exagéré, leur langue artificielle.

«  C'est vrai que sur les paysages, on peut s'imaginer la Liberté totale. On peut s'imaginer dans ce port de pêche qui se trouve pas loin de l'entrée. »

Ayant maintenant cerné le centre d'intérêt de son élève improvisé, il tenta alors de l'orienter vers les peintures paysagères. Il prit un exemple. Il eut une réponse. Compassion? C'était déjà pas mal mais ce n'était pas assez. La silhouette à la chevelure de feu dénoua sa cravate avec des gestes lents, qu'on pourrait croire calculée mais calculée pourquoi au juste? D'un geste plus rapide, il vient nouer sa cravate autour de la tête du jeune homme. Il lui barrait ainsi la vue.

«  Les aveugles ont développé une certaine sensibilité. On va voir si cela peut marcher avec quelqu'un comme toi. »

Le jeune homme prit alors une inspiration profonde, d'une voix calme, comme le souffle du vent, il se plaça derrière son invité. Oui car il l'invitait dans son monde. Comme une ombre, il se tenait à un millimètre de lui. Il approcha ses lèvres de l'oreille.

«  Maintenant imagine tu es avec quelqu'un que tu aime, beaucoup..quelqu'un qui t'es proche, pour qui tu ferais n'importe quoi car elle aurait beaucoup pour toi. Vous marchez tranquillement dans l'herbe. Vous vous intallez près d'un arbre puis toi, tu t'endors... le temps est calme, pas de nuage , à l'horizon, la nature te berce. Tu sombres. Plus tard, tu te réveille doucement. Pourquoi tu t'inquiéterais? Il fait beau non? Et puis t'attend à ce que la personne de ta famille se trouve à tes côtés mais elle n'est pas là... Tu ne t'inquietes toujours pas. Elle a du aller se promener alors tu cherche, tu fouille. Ton coeur commence à battre rapidement d'inquiétude. Tu appelles cette personne. Il n'y a pas de réponse.. Il est peut etre parti ramasser des fleurs? Elle est surement aller caresser le cheval.. Puis voilà que tu passe près de l'étang où la terre est meuble, glissante... Ton regard tombe alors sur l'étang.. Que vois tu? »

la technique de l'hypnotisme, on verrait bien si elle marchait. S'il allait ressentir la détresse, la tentative de la réanimer, l'espoir, le désespoir, le déchirement , l'impuissance, l'extreme froideur de la solitude.
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Dante Feroveccio

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMar 7 Juin - 21:09

"Les yeux sont aveugles.

Il faut chercher avec le cœur. "
            Antoine de Saint-Exupéry.

    ___________________________________________________________________________________________

    Oui, la liberté. Cette liberté que Dante chérissait tant, la touchant du doigt dès qu’il avait l’occasion. Il la savait volage, filtrant entre les filets sitôt capturés. A la manière d’une brume narquoise et hautaine, se pavanant sur un air de défi. Depuis sa plus tendre enfance, Dante aspirait à cette liberté. La saisissant un petit peu chaque jour sans prétendre à la capturer. Pour ça il n’était pas égoïste, chacun avait le droit d’y goûter un peu. Il savait pourtant que tout ça été relatif, et si les tableaux pouvaient parfois lui paraître beaux, il peinait à placer des sentiments sur la toile. Il avait grandit dans un milieu concret, où l’abstrait n’a pas sa place. D’où il venait, le verbe voler n’avait qu’une signification, tout comme le verbe plonger. Lui-même la ressentait, cette haine, cette rancœur, dans les bas quartiers lorsqu’il rendait visite à sa mère désormais seule. Il s’en voulait parfois d’être parti. Mais il savait qu’elle avait toujours voulu ce qu’il avait de mieux pour lui. Alors elle devait s’en consoler. Il avait réussit.

    Dante n’avait pas vraiment d’amis. Un groupe de « potes » comme on dit. Une bande si vous préférez. Mais ça s’arrêtait là. Pourtant, ils savaient tous se serrer les coudes, mais depuis qu’il avait trouvé du travail, il évitait de passer trop de temps avec eux. Peut être était-il égoïste, mais il savait bien ce que tout le monde pensait. Il devait bien passer pour un traître, lui qui côtoyait les gens de la haute société, censé être responsable de la misère des banlieues. Mais il avait vu en côtoyant ce milieu que les fautifs n’étaient pas ceux que l’on croit. Que la fautes était commune et que l’égalité n’existait pas. Mais il n’était pas un prêcheur de bonnes paroles. Lui non plus n’aimait pas les bourgeois. Lui aussi avait des préjugés, mais sans doute bien moins que les aristocrates envers les « roturiers ». La seule égalité qui persistait, c’était qu’aucun d’eux n’étaient vraiment libre.

    Dante esquissa un sourire lorsque son vis-à-vis évoqua le tableau de l’entrée. Ce même tableau qui avait stoppé Ares avant de vadrouiller entre les allées. Alors lui aussi l’avait remarqué ? Dante n’en connaissait ni l’auteur ni l’époque. Cela lui importait peu finalement. Il ne reconnaissait pas la beauté d’un tableau au nom de son auteur. C’était là que résidait la différence entre quelqu’un qui ne sait pas et quelqu’un qui croit savoir.

    « Moui…je l’ai vu aussi ce tableau »

    Avoua t-il simplement un peu perplexe. Ce gars était étrange. Si Dante ne s’y connaissait pas un peu, il aurait pu le soupçonner d’avoir fumer des truc pas net. Il semblait vraiment vivre dans son monde. Sa vie semblait être une prose constante, sans fin, emprunte d’un lyrisme déroutant. Dante avait toujours cru que les poètes étaient de vieux croûtons déjà morts ou en phase de l’être. C’était un peu choquant peut être comme façon de penser, mais il ne pouvait pas revenir dessus. Pourtant, cet homme là semblait être jeune. Il devait avoir le même âge que lui à quelque chose prêt. C’était assez frustrant. D’ailleurs, quand ce dernier le contourna pour l’empêcher de voir, Dante saisit son poignet un peu brusquement, en un vieux reflex, avant de desserrer légèrement son étreinte sans pour autant le lâcher.

    « Qu’est-ce que… »

    Il n’eu pas le temps de finir sa phrase, le jeune homme avait déjà amorcé son semblant de récit. Dante ne l’écouta pas vraiment au début. Il finit cependant par comprendre ses paroles, et rapidement, la fille du tableau avait pris le visage de sa mère. C’était assez effrayant. Son rythme cardiaque s’était légèrement accéléré malgré le fait qu’il ne montre aucune réaction. Et lorsque la séquence fût finit, il soupira légèrement.

    « Je vois… »

    Une réplique qui ne voulait pas dire grand chose à première vue. Mais qui démontrait pourtant pleinement toute l’étendue de ce qu’il venait de comprendre concernant ce tableau. Il y fixa son regard émeraude, passant une main dans ses cheveux d’un geste lent. Il ne pu s’empêcher de se dire que sa patronne ne ressentait sûrement pas ça devant un tableau. De toute façon, elle n’avait pas l’air de ressentir grand chose. Mais chut…Il ne devait pas en dire du mal. Mais ses pensées lui appartenait.

    « C’est intéressant, mais les gens que je côtoie ne voient certainement pas l’art sous cet œil »

    Précisa t-il à juste titre. Ce qu’il avait appris était donc important, mais ne lui servirait pas face à la haute société. Tanpis, il arborerait le masque de l’hypocrite qui sait, lui aussi. Ainsi, il pourrait peut être faire bonne impression. Il finit par tourné ses iris d’un vert profond vers le jeune homme aux cheveux rouges.

    « Mais comment ça t’es venu tout ça ? Je veux dire. T’es pas vieux, t’es pas snobinard. L’art c’est pourtant un monde à part… »

    Acheva t-il un peu sceptique en s’asseyant finalement, soupirant. Il jeta un œil à la salle d’exposition qu’il pouvait apercevoir à travers l’encadrement de la grande porte en arrondit. Quelques personnes les regardaient bizarrement, l’air indigné. Ah mais oui, que faisait un rustre pareil au côté d’un homme si talentueux ? Toujours était-il que Dante ignorait toujours qu’il avait à faire à un artiste.

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Matvei Lazar

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMer 8 Juin - 7:43

En tant normal, il se serait sans doute moquer de la foule. Il se serait peut-être même moquer de l'ignorant. Cependant, dans cette foule d'ignorants prétendant savoir, être cultivé, l'ignorant était le seul qui détonnait. Il avait admis sans fausse honte ne pas savoir et avait demandé d'apprendre. Le problème avec la communauté, c'est qu'elle pense que l'art s'apprend. Monet..Picasso... Van Gogh..Van Dyck.. Michangello.. et tant d'autres sont des peintres et cela fait « hyper classe » de pouvoir les citer. Ainsi la foule se veut être des nouveaux Pangloss, des pétands, des snobs dénaturant l'art pour en faire quelque chose de commercial, quelque chose que l'on peut porter comme un simple accessoir. Devant les tableaux de ces peintres , pourtant, elles sont incapables de mettre un mot sur les émotions que l'artiste veut faire ressentir. Quelqu'un aurait parlé de la décadence de l'art. Aujourd'hui, l'art semblait se faire avec tout et n'importe quoi. Bientôt , on pourrait même faire de l'art avec de la poussière ramassée sur le sol. Remarque un artiste morderne avait bien peint une oeuvre avec ses excréments. Cela avait choqué le monde artistique. Matvei en faisait partie. On pouvait le traiter de rétrograde, de puritain et après? Il ne voulait pas que l'Art sombre dans quelque chose de banal.

Ignorant les interloquations de son élève improvisé, il décida de lui cacher la vue. Il allait laisser l'inconnu dérivait sur sa propre imagination, construire son propre ressentir sur la toile parce que l'art se ressent, il ne s'apprend pas. L'artiste, lorsqu'il fait une toile, lorsqu'il écrit, ressent des émotions. Le peuple a tendance à l'oublier grandement, c'est bien dommage. D'une voix lente, aux accents dures à cause de son origine russe, même s'il parlait en italien, il lui raconta une scénette où il devait s'imaginer avec quelqu'un pour qui il éprouvait de l'attachement. Il humait son parfum pendant ce temps, en profitait pour laisser errer son regard sur la peau blanche. Il se l'imaginait caresser par des mains aux doigts longs. Il s'imaginait des lèvres courant sur ses dunes pâles à la découverte de chaque cellule afin d'y trouver la mer.

Sortant de sa ballade sur la peau de son apprenti, il le libéra alors que son apprenti compris là où il venait en venir. Il lui rendit la vue et remit sa cravate autour de son cou, d'un geste adroit. A force de vivre pas mal de temps, on apprend à faire des noeuds de cravate impeccable.

«  Ces falots qui errent entre ces murs, se veulent cultiver. Ils prétendent savoir simplement pour gagner un peu plus de faveurs et pouvoir gravir les échelles sociales. »

Avec un sourire en coin sarcastique, il laissa ses yeux trainer sur les personnes faisant mine d'admirer les peintures.

«  Comme dirait l' Ecclésiaste ; dans l'ancien testament, vanité des vanités, tout est vanité. »

L'homme se tourna vers son apprenti. Son regard se planta dans le sien alors qu'il se mettait à marcher pour changer d'elle. Cela ne l'empêcha pas de continuer la discussion.

«  Ils veulent paraître. Ils ne paraissent pas. Ils oublient qu'un artiste , dans une oeuvre, met ses émotions. Il paraît que montrer ses émotions est un signe de faiblesse »

Marchant de son pas habituel, silencieux, presque un pas qui glisse, sans froler le sol, il reprit en se plantant devant un tableau.

«  Mais cacher son ressentir est aussi une preuve de faiblesse car au fond, on a peur que l'autre nous trouve amoindri et se joue de nous.. Nous sommes des instruments de nous meme. Nous feignons l'indifférence alors que les émotions sont ce qui animent nos actes, nos pensées. Sans émotion, la vie serait terne, ne crois tu pas? »

Il se planta alors devant un tableau. sous le tableau on pouvait lire :
David Bailly, Vanité aux portraits, Leiden, Stedelijk Museum De Lakenhal, 1651.

" Regarde bien ce tableau et dis moi ce que tu vois, décris moi ce que tu vois , ce qui te choque, bref tout. N'aie surtout pas peur de dire des choses bêtes car rien n'est bête quand on prend le temps."

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Dante Feroveccio

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMer 8 Juin - 11:12

"Curiosité n’est que vanité.

Le plus souvent, on ne veut savoir que pour en parler. "
            Blaise Pascal.

    ___________________________________________________________________________________________

    Dante n’avait jamais été très doué dans ces études. Mais il savait que cela ne faisait pas de lui un ignorant. Tout simplement parce qu’il ne s’était jamais contenter d’apprendre bêtement des formules arithmétiques par cœur ou encore de se débrouiller pour savoir réciter à la lettre un cours d’histoire. A la place, il essayait de réfléchir, d’être logique, de comprendre ce qu’on essayait de lui apprendre. Comme disait Montaigne : Une tête bien faite vaut mieux qu’une tête bien pleine. Dante avait toujours appliqué ce principe à la lettre. Pourtant, il n’avait jamais eu la patience de réaliser cette pirouette dans toutes les matières, ce qui lui avait valu de passer au rattrapage lorsqu’il avait passé ses examens. Mais bon, ce qui comptait, c’était bien qu’il l’ait eu.

    Pour lui, l’intelligence ne résidait pas dans le savoir. Il serait trop simple de dire d’une personne éduquée dès le départ qu’elle est douée d’intelligence alors que la dite personne n’avait pas fait grand chose pour être doté de ce savoir. Si Dante avait fait l’effort de se former, de ne pas tout lâché après le BAC, c’était bien pour sa mère. Sans elle, il se serait sans doute contenté de faire quelque casse avec ses potes, de dealer de temps en temps. Cela dit, il n’était pas tout blanc non plus, et il lui arrivait de vendre de la drogue de temps à autre. Son salaire servait à faire vivre deux personnes, à payer deux loyers. Parce que les aides perçues par sa mère étaient bien maigres, il l’aidait à subsister à ses besoins. Et bien que son salaire soit tout à fait correct, il était bien restreint par l’assistance qu’il portait à sa mère. Il soupira, le vocabulaire utilisé par cet homme lui semblait bien complexe. Mais avec une certaine logique, il était facile de le comprendre en les plaçant dans le contexte. Dante arqua un sourcil.

    « Pour certains, je doute qu’il soit encore possible de monter plus haut »

    Lança t-il avec une amertume certaine, sans doute à raison. On aurait pu le croire jaloux de tous ces gens à la situation enviable, c’est vrai. Mais pourtant, il les plaignait sincèrement. Parce que si quelqu’un n’était pas libre dans ce bas monde, c’était bien eux. Ils ne savaient pas s’amuser, profiter des plaisirs de la vie. Emprisonné dans une prison dorée, ils ne voyaient même pas qu’ils participaient eux même à leur propre déchéance. Dante en avait oublié l’art tant ce spectacle le répugnait. Tant il aurait voulu les secouer pour les réveiller. On se serait presque cru au casino du cœur tout droit sorti de la version moderne d’Alice au pays des merveilles. Il s’attendait presque à voir passer un lapin blanc.

    Alors que son vis-à-vis changeait d’aile, Dante ne bougea pas, il resta assis, fixant à nouveau son regard sur Ophélia. Il écoutait d’une oreille attentive pourtant, les propos du jeune homme qui déambulait gracieusement, dans un univers qu’il semblait connaître par cœur, à tel point qu’il en faisait pleinement partie. Le jeune homme ne le rejoignit que peu de temps après, alors qu’il abordait les sentiments provoqué par l’art. Dante ne cachait pas qu’il peinait à montrer ses sentiments, outre la haine et la colère. Il avait appris à les masquer pour ne pas faire de peine à sa mère et de toute façon, il était rarement d’humeur maussade. Son optimisme était à tout épreuve, alors il était rare qu’il ai à se camoufler lui même. L fait était qu’il allait finir par avoir une migraine si cet homme continuait à philosopher de la sorte.

    « Je ne suis pas d’accord. La faiblesse, c’est montrer ce qu’on ressent tout en sachant que ça blessera quelqu’un d’autre »

    Lança t-il sur le ton de la discussion tout en fixant le tableau désigné. Honnêtement, il le trouvait hideux. Les couleurs ternes, l’air hautain de cet homme entouré de si peu de choses intéressantes. Il semblait pourtant en être fier. La seul chose qui aurait pu être intéressante dans son palmarès morbide, c’était la coupe de champagne, et encore. Un alcool bien bourgeois. La femme peut être. Mais elle avait l’air tellement prude que s’en était effrayant.

    « Désolé, mais vraiment, ce tableau est moche »

    Annonça t-il en une grimace imperceptible. D’où venait cette manie des peintres à toujours vouloir représenter le côté négatif de l’humanité. C’en était devenu maladif, à tel point qu’ils étaient quasiment parvenus à faire croire à la négation absolue. C’était réellement absurde aux yeux de Dante.

    « Cet homme est hautain, alors qu’il n’a pas grand chose. Mais sinon je sais pas…et en fait…je m’en fiche »

    Acheva t-il en un soupire. Maintenant, il avait mal à la tête. Il avait beau faire des efforts, tout ça ne l’intéressait pas réellement. Il était intéressant de voir qu’il était possible de ressentir quelque chose aux vues d’une toile. Mais là, en fait, ce tableau l’agaçait.

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Matvei Lazar

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMer 8 Juin - 12:04

Matvei avait beaucoup de temps à explorer le monde. De la russie, il avait fait une étape vers l'Allemagne puis il avait gagné la France où elle avait pu avoir une vision de Paris, ville d'amour. En contemplant les parisiens, dans les réceptions, il avait surtout eu la vision encore de la vanité et de l'apparence. Déçu par la France, il avait traversé l'Océan pour gagner les Amériques. Là aussi, il avait rencontré des êtres plus ou moins intéressants. Il avait surtout pu admirer pas mal de paysage. Puis il était reparti en France où Rimbault lui avait lu le poème sur Ophélia. Ah Rimbaud.. il l'avait quitté car il lui rappelait sa douce Ophélia. Il avait gagné l'Espagne traversé alors par une guerre civile. Sa culture, il la devait à ses voyages plus qu'à ses études. Il était ensuite reparti dans les terres hostiles de la Russie avant de partir à Vérone. Il était parti de Vérone , après l'écoulement de sang pour revenir , appelé alors par un Lapin Blanc. Ca occupait voilà pourquoi il était entré dans les rangs.

Un sourire plutôt cynique s'en vint errer sur ses lèvres, à la réponse de son jeune improti. Il répliqua:

«  Oh s'ils le pouvaient, ils prendraient la place des Dieux. Ne crois pas qu'ils ont atteint la limite du sommet..Pour eux, ils pourront toujours fait mieux pour dépasser l'autre. A force de se plonger dans les banquets, les bals, ils engraissent et perdent malheureusement l'usage de leur raison. Ils augmentent leur prestige en participant à des oeuvres de charité. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Que veux-tu, ils veulent assurer leur place au Paradis..et encore ça , ça vaut uniquement pour les croyant »

L'homme à la chevelure de feu quitta l'aile pour une autre aile afin de se poster devant une représentation de la vanité.

«  Ca se vaut aussi. Ton argument tient la route. Seulement à force de jouer les insensibles, c'est nous-même que nous trompons et si la personne qui occupe tes pensées tient à toi, elle devinera ce que tu tente de lui cacher. Au fond, ça la blessera plus que de ne pas savoir ce qui te pertube.. Nul ne possède un masque parfait de ses sentiments. Il y a toujours quelqu'un qui saura lire en toi parce que cette personne là te connait ou encore parce que curieux de toi, elle se donnera les élèments de lire en toi. »

Le roux ricanna alors à la réponse à propos du tableau. C'est vrai que le tableau n'était pas des plus beaux.

«  Un peu de sérieux , voyons, tu m'as demandé un service alors même si tu sens ta tête bourdonnait, engrange ce que je tente de t'apporter. »

Un peu de malice passa dans le regard. Ca faisait un moment qu'il n'avait pas ri depuis un moment. Il reprit un visage sérieux.

«  Hautain, tu peux le dire. C'est un type snob. Regarde tous ces portraits, ils te racontent que toutes ses hommes, ses femmes veulent rester dans l'histoire..Ils veulent qu'on se souvienne d'eux parce qu'ils se voient comme importants.d'ailleurs, certains sont connus mais passons les détails. Vois tu tous ces objets? Comme le collier? Le verre d'alcool? Cela montre vois tu que l'homme s'entoure de vanité. Les pièces de monnaie démontre que l'homme cherche toujours à devenir plus riche que son voisin. La montre à gousset rappelle le temps qui passe. La bougie éteinte démontre que notre vie peut s'éteindre en rien de temps justement. Les roses rappelent la fragilité de la vie, le fait qu'elle soit éphémère. Ce veut faire passer l'artiste comme message, c'est que l'homme accumule des oeuvres d'art, veut rester dans la mémoire et que lorsqu'il accumule, il oublie de vivre et oublie que ..eh bien que la mort nous rattrape toujours d'où le crâne qui est posé sur la table »

Il termina ainsi son explication puis il ajouta mi moqueur mi sérieux:

«  Alors tes neurones mal menées vont ils retenir tout ça afin que tu puisse aussi savoir ce dont parlent tes snobs de supérieurs? »

D'un pas tranquille, il délaissa ce tableau là. Il songea à Ophélia qui adore s'entourer de choses et d'autres mais cela avait été par amour de l'objet. Le jeune homme retint un soupire profond. Il repartit dans l'aile consacrée au paysage.

«  Celui là devait t'intéresser un peu plus »

Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) FRIEDRICH-VOYAGEUR-MER-NUAGES

Caspar David Friedrich – Le voyageur contemplant une mer de nuages – vers 1817

Il contempla alors la toile un moment et lui dit

«  Regarde une seule fois avec tes yeux mais après il va falloir regarder avec tes yeux du coeur. Vois-tu l'art s'ouvre à ceux qui s'ouvrent un peu alors pour une fois, ose faire preuve d'un peu de faiblesse si tu ne veux pas passer pour un couard »

il aurait volontiers toucher la toile, cependant il aurait déclencher l'alarme.

«  Dernier tableau, après je t'emmenerais boire un café..Tu aimes les animaux? »
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Dante Feroveccio

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMer 8 Juin - 13:57

"C’est la plus grande de toutes les faiblesses,

Que de craindre trop de paraître faible. "
            Jacques-Bénigne Bossuet.

    ___________________________________________________________________________________________

    La patience de Dante était relative. Il n’appartenait pas à ce monde. Il ne voulait pas en faire partie. Tout n’était que futilité pour la haute société. Seule l’apparence comptait tout compte fait. C’était assez frustrant de se dire que ces gens là, s’estimant ouvert d’esprits, étaient en réalité la pire espèce des ignorants. Que diras sa pauvre mère si elle savait ce qu’il faisait. En entrant dans ce musée, il s’était oublié lui-même. Il avait oublié ses préjugés pour se fondre dans la masse, et apprendre, pour être au plus prêt des exigences d’une personne qu’il n’appréciait pas plus que ça. Il n’avait pourtant pas pour habitude de changer pour plaire. Ordinairement, c’était aux autres de s’adapter à son tempérament, à sa façon d’être. Mais de son travail ne dépendait pas uniquement sa survie, mais aussi celle de sa mère. C’était aussi pourquoi il ne se permettait pas le moindre faux pas. S’il le perdait et ne pouvait plus l’aider, il ne se le pardonnerait jamais.

    Si quelqu’un savait à quel point il voulait tout donner, uniquement pour sa mère, il passerait sans doute pour le pire des gamins. Et pourtant, où était le mal ? Sa mère l’avait mit au monde, l’avait élevé, s’était privé pour qu’il ne manque de rien. C’était à son tour maintenant, et peu importe ce que pouvaient en penser les autres. Après tout, il n’avait qu’elle et elle n’avait que lui. Alors s’il devait apprendre tout ce qu’il y avait à savoir pour faire bonne impression dans la haute société, il le ferait. En dehors, il pourrait toujours se lâcher. Rien ne l’en empêchait. Il savait bien que sa mère se doutait de tout ce qu’il pouvait faire pour elle, mais comme il n’en était pas malheureux, elle ne devait sans doute pas l’être non plus. Il est de toute façon, impossible de contenter pleinement une personne.

    « Ce qui prouve qu’il n’y à pas vraiment de réponse à tout ça. Chacun fait comme il l’entend. De toute façon, tout le monde à des faiblesses »

    Rétorqua t-il simplement, glissant sans mains dans ses poches, s’efforçant de rester concentré. C’était compliqué pour lui. C’était la première fois qu’il mettait les pieds dans un musée. Et tout ce qu’il savait de l’art, c’était ce qu’il en avait vu dans ses bouquins d’histoire. Et autant dire qu’il avait eu tendance à sauter le chapitre lors de l’examen.

    Dante arqua un sourcil lorsqu’il perçus le ricanement du jeune homme qui se tenait à ses côtés. D’ailleurs, il n’arrivait pas à s’enlever de la tête que ce gars là semblait bien trop cultivé pour n’avoir qu’une vingtaine d’année. Ou alors c’était juste un fanatique. Toujours était-il qu’il avait vraiment l’impression d’être en présence d’un cinquantenaire ayant vouée sa vie entière à l’art. D’ailleurs, il avait éludé sa question lorsqu’il lui avait demandé d’où lui venait tout ça. Il n’insista donc pas. Il soupira essayant de reprendre contenance.

    « Oui…vous avez raison »

    Avoua t-il un peu à regret. Ca l’agaçait tout de même tout ça. Il ne s’attendait pas à ce que tout cela soit si fastidieux. Pourtant, cela faisait un moment qu’il avait admis qu’il n’y avait rien sans rien. Il reporta alors son regard sur le tableau en question, écoutant aussi attentivement que sa migraine lui permettait encore, les explications fournies par le jeune homme aux cheveux rouges dont il ne connaissait toujours pas l’identité. Il fût surpris de constater toutes les faces cachées des objets qui se trouvaient posé sur la toile, comme ça, presque négligemment. L’auteur n’avait pourtant rien laissé au hasard, et c’était bien ça que Dante devait admettre. Dans un œuvre d’art, rien n’est laissé au hasard, c’est ce qui diffère d’un croquis ou d’un simple dessin, aussi beau soit-il. L’art n’est pas synonyme de beauté, il ne fait que représenter, le beau comme l’inesthétique. C’était ainsi qu’une tendance de société pouvait se retrouver couchée sur la toile. Il venait de le comprendre.

    « Je crois que j’ai saisi »

    Précisa t-il avec un sourire légèrement amusé. Malgré les longs discours prononcé par cet individu, il avait su se mettre à la portée du jeune secrétaire, lui expliquant le plus simplement possible tout ce que les aristocrates prétendait inaccessible pour les classes moyennes. Comme si l’argent pouvait réellement apporté la connaissance. Foutaise que tout cela, et Dante le savait très bien. Sans ça, il n’aurait jamais mi les pieds ici. Il suivit finalement l’inconnu vers un autre tableau qui cette fois, lui plaisait un peu plus. Il appréciait cet horizon à perte de vue et c’est couleur douce et claire. Ca n’avait rien à voir avec l’austérité des tableaux précédents. Rien qu’aux couleurs choisies, il était possible de dire que la représentation n’était pas négative.

    « Hum.. ? Oui, j’aime les animaux »

    Répondit-il un peu distrait, réfléchissant un moment, essayant de trouver ce que pouvait représenter ce tableau. Il finit par prendre la parole.

    « Euh…les nuages peuvent être confondus avec la mer, ce qui rapporte un peu plus au concret. Mais l’auteur à sans doute choisi des nuages pour montrer l’infini. Le mystère peut être. Je ne sais pas trop. Il n’existe pas de frontières dans le ciel, peut être à t-il choisi cette image pour dire qu’il n’en existe pas non plus réellement sur terre et qu’il est possible de voyager à l’infini. Rapport à la liberté… »

    Ces paroles n’étaient pas très claires sans doute, il en avait pleinement conscience. Mais au moins, il avait fait l’effort d’essayer. Toujours était-il que ce tableau était vraiment représentatif de la liberté à ses yeux.
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Matvei Lazar

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMer 8 Juin - 15:52

Ecouter sans interrompre, se retenir de bailler, faire semblant de boire les paroles d'un inconnu se prenant pour le savoir ultime alors qu'on a qu'une envie de quitter les lieux ou d'abréger le discours du pédant. Du temps où il avait quelqu'un d'assez normal, il avait su se retenir, prendre le visage de celui qui s'intéresse. Au début, on trouve à amusant de pousser le ou la narcissique à se livrer à son auto-flatterie, son auto-vente juste pour voir où il ou elle pouvait aller. Au fil des réceptions, des rencontrer lors de congrès, de galerie d'art, d'exposition, cela devient de plus en plus lassant aussi on ne prend même plus la peine d'aller voir ses snobinards sauf pour un dîner. Personne ne verrait d'un mauvais oeil qu'il ôte de leur vue des individus aussi vides, aussi ternes. A côté d'eux, même la poubelle d'en face valait mieux.

« Oh tout le monde a ses faiblesses. Même les grands hommes ont leur faiblesse. »

Heureusement parmi le gris, il existe une petite étincelle, un luciole qui vient ,de temps en temps, apporter une source d'émancipation à l'ennui. Dans cet homme venu lui demandait son aide, Matvei y vit là un moyen de faire taire son ennui et l'envie irrésistible de commencer un dîner sur le pouce. C'était dans ces moments là que Matvei était d'une patience hors norme. Qui plus est, outre d'être un constraste alléchant par rapport aux autres, par sa reconnaissance de sa perdition, dans le monde de l'art, le jeune homme l'avait amené sur un sujet qu'il adorait : l'Art. Du coup, normal que sa langue se déliait et qu'il lui montrait comment analyser une oeuvre.

«  As-tu remarqué que le génie peut-être proche de la folie. Baudelaire, un grand poète, connu pour ses fleurs du mal, était un friand de l'opium. Edgard Poe, lui, était un insomniaque.  Einstein  , un grand scientifique, a été eu une période où il était complètement nul en chimie. Pourtant aujourd'hui, il connut comme un grand scientifique... Cesare Lombroso a écrit un ouvrage là-dessus. Il est très intéressant d'ailleurs.  L'Homme de génie cela s'appelle. »


Le roux repensa alors à la première réponse de son apprenti sur le monde et ses faiblesses. Comme il parlait du génie et de la folie, faisant un lien, il reprit

«  Ta réponse de tout à l'heure peut-être dangereuse. Cela pourrait excuser bien des coupables de crimes affreux «  Je suis un homme donc j'ai mes faiblesses ». En parlant de crime affreux, on peut revenir sur un sujet affreux.. Tu vois Castelvecchio a servi de lieux d'investigation pour le massacre des juifs. Peu de gens le savent ou font ce qu'ils l'ont oublié. »

Regardant le sol qu'il foulait.

«  Faut dire que le sol est tellement reluisant..La faiblesse humaine peut-être dangereuses. Tu vois, il suffit qu'on interprète mal une oeuvre pour s'en servir. Nietchz, un philosophe, en avait fais les frais puisqu'Hitler s'est servi de son eouvre pour sa propagande. Les hommes n'aiment pas qu'on parle d'Hitler pourtant vois-tu c'était un génie car il a su comment manier une foule, l'endoctriner et a rendre crédule à sa doctrine. Pendant la guerre, il y en a eu des femmes qui ont partagé la vie de Hitler et même certaines voulaient des enfants d'Hitler..Pareil pour Mussolini et pour Staline.. Comme quoi le personnage du dictateur fascine toujours autant. Tu trouveras toujours quelqu'un pour le soutenir... Je me suis un peu éloigné du sujet et je m'en excuse pour en revenir au thème des faiblesses. Savais tu que lors du procès de Nuremberg, les nazis ont proclamé , comme ligne de défense, qu'ils ne faisaient que leur travail.. Vois-tu, ils étaient tellement bien rentrés dans le moule qu'ils ne voyaient même pas le mal qu'ils avaient fait.. Tous avaient été enseveli dans le Mein Kamph de Hitler.. Vois-tu ce que je veux dire? La faiblesse humaine c'est d'endormir sa Raison et de suivre ses pulsions, comme dirait Freud. C'est la condition humaine d'être faible et la condition humaine de se chercher des excuses. »

Il se planta alors devant un autre tableau et reprit:

«  Du reste, c'est faire preuve de faiblesse de mettre tous les allemands de l'époque hitlérienne dans le même panier car il y a eu des résistants. Je t'accorde qu'ils ont été peu mais ils l'ont été. Tout comme il y a eu des résistants à l'époque de Mussolini quand celle-ci a commencé à prendre un tournant discriminatoire ».

Il eut un sourire indulgent envers son élève à peine plus vieux ou plus jeune que lui

«  Je dois saouler avec tout ça mais tu vois l'histoire et l'art sont indéniablement liés. Pour comprendre certaines oeuvres, tu dois plonger dans le passé. Je te montrerais une copie de Guernica tout à l'heure. C'est un tableau de Pablo Picasso, le vrai, se trouve en Espagne . Tu vas peut-être le trouver moche aussi mais bon comme tout à l'heure avec Ophélia, il faudra regarder avec ton coeur et non avec tes yeux.»

L'informa t il terminant par une pointe d'humour.Puis devant l'homme et la mer, il écouta le jeune homme et accueilli la réponse de jeune homme.

«  Pas mal, c'est une explication tout à fait pertinente. En effet l'homme contemple l'infinité, l'infinité de voyages, de choix s'ouvrant à lui. Mais aussi cela lui rappelle qu'il n'est qu'un pauvre mortel et que contrairement à cette infinité, il mourra un jour. Il n'est qu'un grain de sable, suspendu sur un rocher, faisant à son opposé. Tu vois, on peut aussi l'interpréter comme le voyageur qui peut se perdre. »


Regardant l'horloge murale, il vit qu'ils avaient encore le temps avant la fermeture du musée, largement le temps.

«  Bon pause café pour reposer tes neurones. Si je te demandais si tu aimais les animaux, c'est parce que je t'emmènerais peut-être voir mon parc naturel..Ca fait très snob , je l'avoue de posséder un parc comme celui-là mais vois-tu, j'y accueille des espèces en voie de disparition notamment un lynx boréal. Pour celui-là, j'ai dû recréer un espace reproduisant son climat naturel »

Il prit un couloir qui mena au comptoir installé dans la pièce, qui avait dû, jadis, servi de salon. Ne voyant personne pour servir, il passa derrière.

«  Tu prendras quoi? Au fait, je m'appelle Matvei Lazar.. Appelle-moi comme tu veux.. »
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Dante Feroveccio

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMer 8 Juin - 17:31

"Le roman est l’histoire du présent.

Tandis que l’histoire est le roman du passé. "
            Georges Duhamel.

    ___________________________________________________________________________________________

    L’histoire…Il était indéniable que c’était un fondement de l’art, que l’un ne pouvait pas exister sans l’autre. Mais Dante n’était pas très doué en histoire, il s’intéressait peu à tout ce qui était passé. Que cela date vraiment ou très peu. Pour lui, le passé appartenait au passé et revenir sans arrêt sur des faits passés ne faisait qu’accroître la hantise de ceux ci sans les résorber. Il paraît que les générations futures doivent apprendre de leurs aïeux pour savoir ce qui s’était passé. Comme si cela servait à quelque chose. Comme si le fantôme de ces évènements empêcherait que ceux ci ne se reproduises. Foutaise. Et on pouvait lui dire ce qu’on voulait, il ne changerait pas d’avis. D’ailleurs tout ça commençait à l’agacer. Il lui avait demandé des renseignements sur l’art, pas de lui faire un lavage de cerveau complet. Il se méfiait des gens trop sûr de leurs idées, parce que souvent, il essayait de faire passer en douce leurs doctrines. Dante n’était pas du genre à se laisser avoir.

    Il n’était pas forcément très méfiant, mais il trouvait ce jeune homme bien inquisiteur tout à coup. Certes, son savoir semblait être à la mesure de ces paroles, mais il semblait prendre un malin plaisir à le contredire sans arrêt, même s’il ne pensait visiblement pas à mal. Dante avait besoin d’apprendre quelques bases pour pouvoir être à la hauteur en société. Et cela l’intéressait quelque peu, mais là…il allait trop loin. Et si Dante savait être ouvert d’esprit, il pouvait aussi se braquer facilement. Car après tout, ce monde n’était pas le sien, et malgré tous les efforts qu’il ferait, il ne le serait jamais. Il répondit un peu sèchement peut être.

    « J’ai dit que tout le monde avait des faiblesses. Pas qu’on avait le droit de les invoquer à tout bout de champ »

    Précisa t-il sans un sourire. Non, il n’était pas patient. Pourtant, cet homme avait la gentillesse de lui transmettre son savoir. Cela semblait même lui procurer un certain plaisir. Il était clair qu’il aimait beaucoup tout ce qui avait attrait à l’art. Mais Dante ne pouvait pas cacher que son ignorance était aussi du à un manque d’intérêt relatif que personne n’avait le droit de juger. Car après tout, même si certains tableaux sont beaux, il ne font que représenter ce qu’il y a au dehors et que toute cette foule pourrait voir pour peu qu’elle prenne la peine d’y jeter un œil. Il venait vraisemblablement d’atteindre son seuil de tolérance, il était resté sérieux trop longtemps. Et brider son caractère l’éprouvait mentalement. Il soupira.

    « Je suis désolé…mais honnêtement, tout ça ne me passionne pas. Je vous mentirais si je vous disais que je suis d’accord avec vous. Hitler, ça fait longtemps que je l’ai oublié, tout comme Mussolini. Certain dirons que je me voile la face, mais ça m’est égal. Je me contente de vivre. »

    Précisa Dante simplement, jetant un regard à la foule qui s’était éloigné. Non…tout compte fait, c’était les deux hommes qui se trouvaient en retrait désormais, Dante n’y avait pas fait attention. En fait, il l’avait oublié depuis un moment ce brouhaha mondain et superficiel. Il ajouta finalement :

    « C’est gentil à vous d’avoir essayer, mais mon art à moi, il se trouve à l’extérieur, pas désolément inerte sur une toile »

    Poursuivit-il le plus sincèrement du monde, indiquant par la même occasion que ce n’était même pas la peine qu’il essaye de lui présenter un tableau de plus. Dante avait pris conscience qu’il ne pouvait pas faire quelque chose s’il ne le désirait pas ardemment. Et se fondre dans la masse de la haute société n’était qu’un désir de façade. Une envie du moment parce qu’il pensait que ça l’aiderait lui et sa mère. Il vit donc comme une sorte de salut le passage dans la pièce qui servait de cafétéria. Tout de suite, le jeune homme aux cheveux rouges arbora un air qui lui allait bien mieux que le sérieux dont il faisait preuve depuis leur rencontre. Un sérieux qui n’allait pas très bien avec son jeune âge. Dante esquissa un sourire amusé.

    « Vraiment ? Je vous avouerais que voir des animaux en cage ne m’intéresse pas, mais s’il s’agit d’un parc…je suis loin d’être contre »

    Affirma t-il un peu plus jovial, comme si cesser de parler d’histoire lui avait redonné un second souffle. C’était un peu le cas. Même si son mal de crâne était tenace, il se sentait beaucoup moins oppressé. Il faut dire que le milieu des arts est un milieu austère, quoi que l’on puisse en dire. Il pris alors place sur l’un des grands tabourets qui se trouvait devant le comptoir, posant un coude sur ce dernier.

    « Un coca s’te plais….euh…s’il vous plais »

    Ah…oui, il se détendait peu à peu. A tel point qu’il en oubliait les conventions. Il esquissa un sourire amusé de sa propre méprise avant de reprendre.

    « Moi c’est Dante, ça vous dérange si je vous appelle Mat’ ? Vous êtes russe non ? Je ne suis pas très doué dans la prononciation étrangère »

    Avoua t-il simplement avant de reporter son regard vers l’extérieur. Cette fenêtre était la bienvenue, pour un peu, il se serait cru dans un blockhaus.

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Matvei Lazar

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMer 8 Juin - 18:42

Matei ne se formalisa pas que l'histoire ne passione guère son jeune apprenti. Chacun a ses goûts alors pourquoi irait-il lui faire la moral. Le jeune homme à la chevelure de feu haussa des épaules, d'un air tranquille. C'était limite agaçant pour ceux ou celles qui ne le connaissait pas. Le jeune homme poursuivit.

«  Tu vois comme l'interprétation peut nous embarquer sur un sujet et que, parfois, on a l'impression qu'il faut se défendre. »

Il eut un sourire en coin indulgent. Il l'écouta lui dire qu'il préférait vivre à l'instant présent, au jour le jour. Pourquoi avait-il voulu une leçon sur l'Art alors que cela ne le passionnait guère? Sûrement qu'il s'était cru obligé de fréquenter le musée, de sortir des noms d'oeuvres, de noms de peintres, pour pouvoir se fondre , dans la masse. Dans un sens, cela aurait été plus malheureux que le jeune homme chercher à vouloir paraître, comme les autres. Il en aurait perdu son originalité. Ce qui le fit tout de même un peu tiquer, ce fut son désintéressement à l'histoire. Pourtant, il laissa de côté les paroles quelques peu dures qu'il aurait pu avoir.

«  Alors tu désinteresse du passé de la personne qui t'es chère? Tu désintéresse de ce qu'elle a été, de pourquoi elle est devenu ainsi. Modèrer tes paroles, cher élève, tu vois de ce que l'on pourrait t'accuser. L'histoire est ce qui fait partie de notre identité, c'est ce qui explique pourquoi tu es tel qu'elle aujourd'hui..du moins une bonne partie. »

Matvei eut un instant de blasement, non pas dirigé contre l'apprenti mais bien contre un des imbéciles, planté devant un tableau dont le seul commentaire avait été: Oh un Van Dyck, j'adore, c'est beau. Le jeune homme roula des yeux. Dommage qu'il ne fut guère seul sinon il aurait eu une charmante discussion avec le balot. Il mit une main dans sa poche pour toucher la montre à gousset. L'apaisement l'envahit. Souvenir de sa charmante ophélia, le jeune homme avait l'impression que sa fiancée presque femme était encore là. Ce n'était qu'une illusion. Ophélia avait péri et ne reviendrait jamais.

«  J'allais te dire que l'Art le plus beau, ce n'est pas forcément ce qui était sur la toile. »

Dit il avec compréhension, il éprouva comme une sorte de chaleur lui faisant penser à du ravissement. Balivernes. Il chassa cette idée comme quoi il appréciait ce jeune homme, qui était vraiment hors norme.

«  Il suffit de regarder la mer, les plaines.Il suffit de voir les animaux. Ce que les hommes aussi trouvent de fascinant, c'est bien aussi l'univers, le trou noir et autre..Pour ma part, je dois t'avouer que c'est un clair de lune que je trouve beau. »

D'ailleurs ça avait fait rire la plupart de ses amis, du moins ceux qui prétendaient l'être et se voyaient comme ses amis. A vrai dire, Rimbaud était le seul à comprendre que son attachement pour l'astre lunaire venait du fait qu'il lui faisait penser à Ophélia.

«  En cage?! Quelle horreur. Je ne comprendrais jamais les hommes qui le font.Remarque les hommes le font aussi pour leurs vis-à-vis quand leurs semblables déroguent aux règles mises en place par la société. »

Il faisait allusion aux détenus qui hantaient les prisons, qui étaient en surpopulation. D'ailleurs, certaines prisons étaient réputées pour leur insalubrité, leur manque de mises aux normes et sur beaucoup de choses qui provoquaient, selon les psychiatres, la dépression et expliquer en partie, le suicides qui y avaient lieu.

Ils quittèrent la promenade artistique pour se rendre à la cafétéria. Passant derrière le comptoir, faisant comme chez lui, il s'était improvisé barman. Il sortit alors un coca du réfrigérateur. Il posa la bouteille devant son jeune apprenti puis la décapsula d'un geste adroit. Dans une autre vie, il avait été barman, juste pour s'occuper.

«  Tiens voilà »

Matvei se fit un café. Nonchalamment, il tira un tabouret pour s'y assoir. Pour sa part, il avait pris un café crème. Il sortit son paquet de clopes qu'il posa près de lui, à sa droite.

«  Si tu veux fumeur, sers toi , te gênes pas »

Matvei sortit son briquet. En le sortant, il failli faire tomber sa montre à gousset. D'ailleurs, elle tomba mais pas de haut. Il eut un instant peur qu'elle ne marche plus. Il la prit , ouvrit le clapet et la mélodie se mit à résonner :

[center][url] https://www.youtube.com/watch?v=hGzvkySJKbM[/url]
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Dante Feroveccio

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMer 8 Juin - 19:40

"Toute opinion est assez forte

pour se faire épouser au prix de la vie. "
            Montaigne.

    ___________________________________________________________________________________________

    Oui, l’histoire avait le don de l’insupporter. C’était ainsi, il refusait d’en être jugé. Parce qu’il avait toujours tout fait pour aller de l’avant, regarder derrière lui aurait été une entrave à ses convictions. Il était conscient du fait que l’histoire était la constituante du terreau qui l’avait vu grandire, il savait tout ça. Ce n’était pas par ignorance qu’il avait choisi de fermer les yeux. C’était pourtant ce que semblait croire ce jeune homme. Dante fronça les sourcils. Il n’avait pas de leçon à recevoir de quelqu’un qui n’avait pas plus vécu que lui. Et tant bien même, il n’approuvait pas le dicton qui dit que l’expérience forge le caractère. Car il existait tellement d’expérience possible. Tout ça constituait en fait un tas de question sans réponse précise, ouverte à tous. Chacun avait le droit d’en avoir sa propre opinion et c’était que qu’appréciait Dante dans les sujets philosophiques. Malgré tout, Mat’ se faisait trop oppressant. Il cherchait à lui faire prendre conscience de quelque chose qu’il n’ignorait pas, mais qu’il avait simplement mit de côté. Là était toute la différence.

    Dante ne savait pas trop quoi penser de ce jeune homme qui agissait comme si rien d’autre ne comptait que l’art et ses contours. Le jeune italien ne pouvait pas croire qu’il était possible de vivre ainsi. En fait…il donnait même l’impression de vivre par l’art et pour l’art. Comme s’il ne méritait d’exister que pour ça. C’était réellement l’impression que Dante en avait, et il n’aimait pas l’attitude supérieure qu’il se donnait, inconsciemment sans doute.

    « Je n’ai pas pour habitude de me modérer. Et si te taire pour être sûr de ne rien subir te plais, ce n’est pas mon cas. Ce qu’ont pu vivre les personnes autour de moi ne m’intéresse pas, et ce n’est pas par égoïsme que je parle. Tu as tes opinions, moi les miennes. Ne pense pas que je vais suivre tes paroles sous prétexte que tu te donne des airs »

    Rétorqua t-il sèchement. Oui. Dante n’avait pas sa langue dans sa poche. Et encore…il s’était grandement modéré, s’efforçant de rester dans le politiquement correct. Après tout, Matvei n’avait sans doute pas eu conscience de l’aspect blessant de ses paroles. Car si Dante passait outre l’histoire, cela ne voulait pas forcément dire qu’il ne la connaissait pas. L’histoire de sa mère, il la connaissait sur le bout des doigts, mais il savait qu’elle refusait qu’il s’en embarrasse. Dante n’était pas du genre à supporter un fardeau qui ne lui appartenait pas. Il avait d’ailleurs du mal à concevoir qu’il soit possible de vivre au passé car après tout, la vie est trop courte, et il voulait en profiter en se tournant vers l’horizon qui lui était offert.

    Ce jeune homme était intéressant, mais son air hautain et sûr de lui l’agaçait quelque peu. Ils avaient le même âge. Dante se surpris à avoir envie de le secouer brusquement pour lui remettre les pieds sur terre. Il s’abstint cependant. Ce geste aurait sans doute été mal vu et certainement incompris. Il était étrange tout de même de constater à quel point cet homme s’emmurait dans la solitude. Dante ne le connaissait pas, et pourtant il était quasiment sûr qu’il n’avait pas de véritable ami, qu’il ne sortait pas vraiment. Il le voyait bien au coin de la cheminée un soir d’hiver, l’Assommoir à la main, le lisant pour la vingtième fois pour élucider l’énigme d’une métaphore non révélée. Cette vision lui arracha un sourire désolé. Et plutôt que de prendre une cigarette dans le paquet tendu, il sortit les sienne, en glissant une entre ses lèvres, l’air pensif. Il laissa le silence s’installer un cours instant.

    « Tu sais quoi ? Je suis entré dans ton monde par la grande porte, ça ne te dirait pas de visiter le mien ? »

    Questionna t-il sur un ton plus volage, visiblement amusé. Il n’avait pas tort, Mat’ lui avait fait visiter son antre, fait parvenir ses passions. Dante lui proposait de lui rendre la pareil. Il en avait oublié le vouvoiement. Les formalités ne lui allaient pas très bien, mais il en avait pris l’habitude à force de côtoyer la haute société. A bien y repenser, Dante doutait que Mat’ apprécie vraiment sa façon de vivre. En fait, il était même probable que cela entache carrément sa vision du jeune italien. Mais Dante s’en contrefichait, ce n’était pas en restant coincé dans une galerie d’art qu’ils allaient faire connaissance.

    « Tu va finir par rouiller si tu reste ici, tu ne veux pas sortir ? On pourra regarder les étoiles si tu veux »

    Acheva t-il emprunt d’un enthousiasme qui ne l’avait plus animé depuis son entrée dans le musée. Son regard chargé de malice se posa sur le visage du jeune homme, espérant vraiment qu’il accepte.

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Matvei Lazar

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMer 8 Juin - 20:44

Il en avait vu des pans d'histoire , à travers les tableaux, les livres d'histoire et à travers le coeur. Durant une certaine période de sa vie, il avait rencontré la douce Ophélia dont Rimbaud allait en faire, par la suite un poème. La première fois qu'il avait lu ce poème, il avait eu les mains tremblantes. Rimbaud avait parfaitement mis en mot tout son ressentir. C'était comme si c'était Rimbaud avait vécu sa détresse. Délaisser l'histoire aurait signifié oublier Ophélia, la manière dont il l'avait perdu. A son doigt, il ne portait aucune alliance. Il n'avait guère le droit de la pleurer parce qu'il ne faisait pas encore partie de la famille de sa fiancée. Du reste, ils avaient voulu la marier à un autre. L'idée qu'elle ait voulu échapper son mariage en offrant sa vie à l'onde noire l'avait effleuré. Il l'avait aussitôt rejeté. Elle n'aurait pas pu faire ça. Surtout qu'ils avaient promis de se marier, secrètement. Elle lui avait offert la montre en guise de promesse. Lui, il lui avait offert un médaillon. L'eau lui avait rendu le corps de son aimée, mais pas le médaillon. Il avait bien tenté de la rammener à la vie. Il avait même sacrifier son propre être pour l'arracher à Hadès. Il avait été dupé. Il avait compté les années passer sans elle. Chaque ligne écrite, chaque peinture qu'il avait faite, il l'avait pour pouvoir communiquer avec elle.

«  Tu m'as mal compris. Tu es libre de tes choix et si tu veux savoir, j'admire la personne que tu es car tu es bien plus humain que ceux et celles qui nous entourent »

Il s'exprima d'un ton toujours patient. L'histoire et l'art étaient importants pour lui. L'histoire c'était la preuve qu'elle avait existé. L'art c'était aussi une preuve mais aussi un lieu où il pouvait laisser aller ses émotions les plus secrètes s'installer sur la toile. Il ne se considérait pas supérieur aux autres. C'était juste qu'il avait quelque peu perdu sa place dans ce monde. Avec le massacre de Verona, il avait l'impression d'être utile et de pouvoir aussi y tromper la lenteur du temps. Dans le journal, il avait lu les articles sur le massacre et les nombres hypotèses glissaient dedans. Il avait ri en lisant qu'on supposait que c'était l'oeuvre d'un fou. Il avait ri mauvaisement, tristement, cyniquement en voyant combien de fois, le mot monstre y était inscrit. Monstre? L'était-il vraiment ? C'est vrai qu'il n'était plutôt à fait aussi innocent que l'enfant qui vient de naitre, de là, à le traiter de monstre, c'était un peu fort. Les hommes insultent lorsqu'ils ne comprennent pas, lorsqu'ils ne savent pas que la vie trop longue devient lassante. Il ne pouvait pas se suicider. Il avait promis de ne pas le faire, de ne jamais le faire. Monstre qu'il était, il tenait ses promesses.

«  Par la petite porte? »

Pas de cynisme, juste une taquinerie, une boutade pleine de dérision pour cet homme pensant que lui, matvei, se croyait supérieur aux autres. Même s'il était étrange, qu'il étalait son savoir, il n'était pas non plus occupé à lire, toutes ses soirées en lisant un bon bouquin près de la cheminée. Il se promenait beaucoup, il peignait, dessinait aussi. Il se consacrait beaucoup à son parc naturel. Il dînait aussi le soir, dehors, invitant quelqu'un alors pour l'accompanger un moment. Certes, il faisait tout ça et certes la solitude était devenue son amante fidèle. Il était dans l'illusion tout en ne l'étant pas.

«  Trêve de plaisanterie, montre moi ton monde..Dernière chose, tu as juste fait une visite d'une part de mon monde. Si tu entrais totalement dans le mien , il n'est pas sûr que tu aies envie de pousser plus loin la visite »

Dit il presqu'avec indifférence. Dire qu'il y en avait qui rêvaient de jeunesse éternelle. Malheureux s'ils savaient..Vanité tout n'est que vanité, comme avait dit l'autre. Ramassant son précieux coeur, il le remit dans sa poche. Il prit une petite cueillère à café, tourna trois fois puis deux fois, sa cuillère, dans un sens puis dans l'autre. Une vieille habitude depuis que son père lui avait fait boire du café, il en buvait dès l'âge de six ans et surtout lorsqu'il était encore qu'un gosse, il avait croisé le regard d'Ophélia. Etant encore un gosse , il avait pensé que les filles c'était nul. Pourtant, des années après, il en était tombé amoureux.
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Dante Feroveccio

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMer 8 Juin - 21:22

"Le cœur a ses raisons

que la raison ne connaît point. "
            Blaise Pascal.

    ___________________________________________________________________________________________

    Il arrivait parfois à Dante de se méprendre. C’était pleinement humain après tout. Il n’en avait pas honte. Orgueilleux était celui qui prétendait ne jamais se tromper. Il ne le savait que trop bien. D’ailleurs, il n’avait jamais prétendu une chose pareille. Des erreurs, il en avait fait bon nombres dans sa courte vie. Il en avait conscience mais peinait à les regretter. Car après tout, elles étaient ce qui lui avait permis d’avancer, d’une façon ou d’une autre. Il avait blessé des gens, mais l’inverse était vrai aussi. Il était quitte de toutes ses créances envers la société, de près ou de loin. Il n’estimait pas devoir quoi que ce soit à qui que ce soit. Il n’était pourtant pas doté d’une assurance sans faille. Il vivait simplement, et goûtait avec plaisir chaque jour qui lui était offert. Sa mère l’avait élevé dans cet esprit. Il n’était pourtant pas croyant. Elle non plus. Mais c’est vrai que même s’il faisait des conneries, la parole de sa mère était sacrée et il finissait toujours par se ranger à ses côtés.

    Il fût surprit de la réponse du jeune homme. Beaucoup aurait été vexé et seraient parti sans demander leur reste. Dante s’était trompé sur son compte, et ce n’était pas les flatteries qui lui en faisaient prendre conscience, bien loin de là. C’était avant tout le ton utilisé. Il était resté très calme, comme s’il s’excusait sans le dire pour reformuler. Cela dit, c’était bien la première fois qu’on lui disait qu’il était « humain ». Ordinairement, on le prenait d’avantage pour un profiteur égoïste. Il haussa les épaules et tira un trait fictif. Il n’allait pas lui en vouloir pendant des années pour une simple méprise de sa part. Pourtant, rancunier, Dante avait tendance à l’être. Mais pas réellement avec les gens qui lui faisait du mal. Son point sensible, vous l’aurez deviné, c’était sa mère. Celui qui lui faisait du mal une fois était poursuivit par Dante toute sa vie, et jamais il ne pardonnait. C’était la marche suivit avec son père. Il se contenta d’esquisser un sourire à l’interrogation purement rhétorique de Mat’.

    « Bien sûr, mon monde à moi n’est pas mégalo »

    Fit-il remarquer à juste titre en finissant sa clope, l’écrasant dans le cendrier le plus proche. Il saisit la bouteille de soda que lui avait décapsulé Matvei et la porta à ses lèvres pour en boire une ou deux gorgées. Sortant son portable, il regarda l’heure. Il était 20 heures. Déjà ? Il n’avait vraiment pas vu l’heure passer. Mais il avait pour habitude d’avoir toute la nuit devant lui. Quoi ? Il bossait demain ? Et alors ? Il avait pris de l’avance sur son boulot, l’emploi du temps de mademoiselle Montecchi était prêt. Et puis quoi, il était jeune après tout, ce n’était pas le manque de sommeil qui allait l’abattre. De toute façon, il doutait que Mat’ suive son rythme. Il semblait trop habitué à la tranquillité. Quoi que…La tranquillité, il en aurait peut être. Dante ne savait pas trop encore. Il esquissa un sourire avant de siphonner les trois quart de sa bouteille de coca.

    « Tu rigole j’espère ? il en faut bien plus pour me faire peur »

    Plus de quoi, il n’en savait rien. Ce qu’il savait, c’est qu’il avait résisté à l’histoire de l’art, et il doutait qu’il y ai pire. Il avait fréquenté des milieux peu recommandables, traîné un peu partout. Il ne voyait pas trop ce qui pourrait l’effrayer. Ah…c’est aristocrates…Il esquissa un sourire amusé. Il ne se moquait pas. Dante avait le don de faire son intéressant parfois, c’était dans ses gênes. Il ne fallait pas lui en vouloir. Il se leva finalement. Il venait de vider d’un trait la bouteille.

    « T’es prêt ? »

    Une pile électrique. En à peine une demi-heure, il était passé du gentil apprentis un peu coincé au jeune adulte survolté prêt à en découdre de tout. Il en avait oublié le maintien, le langage, les conventions. Il se sentait bien avec ce gars là en fait. Et pour une fois qu’il pouvait montrer aux autres ce qui l’intéressait, il n’allait pas laisser passer cette chance. Il se stoppa cependant, se rendant compte qu’une espèce de mélodie aux allures de berceuse trottait dans sa tête. Il fixa son regard sur Matvei, fronçant légèrement les sourcils.

    « Dis…c’était quoi la musique tout à l’heure, j’ai l’impression de l’avoir déjà entendue »

    Précisa t-il un peu surpris. Il n’écoutait pourtant pas énormément de berceuse.


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Matvei Lazar

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMer 8 Juin - 22:34

Matvei allait de surprise en suprise avec ce jeune homme-là. Il était complexe en même temps que simple. D'un côté, il était capable d'exercer un certain sens critique, de distinguer ceux qui rivalisent, dans le but d'être mieux que l'autre, en donnant l'air d'être le plus cultivé, le plus beau et en même temps, il ne semblait pas pouvoir voir que Matvei ne le jugeait. En gros, le jeune homme était encore pris dans l'étau de ses préjugés. S'il avait étalé ainsi sa culture, ce n'était guère pas vantardise mais dans le seul but de lui rendre le service qu'il lui avait demandé. Analysant le jeune homme, il avait deviné que celui-ci ne venait pas de la haute société. Il suffisait de voir les vêtements, la manière de s'exprimer, une fois que celui-ci laissait tomber le masque. Au fond, ce jeune homme était dans le désir de rentrer dans un moule en même temps qu'il ne voulait pas y entrer. Du reste, y rentrer serait un gâchis énorme. C'était assez intéressant de voir que quelqu'un n'avait pas honte se montrer humain. Quoique le jeune homme, comme les autres , avait appris à cacher ses émtions. Il disait que c'était pour ainsi ne pas avoir un couteau sous la gorge plus tard. Du moins, c'est comme ça que Matvei l'avait compris. Certes, certains aiment à appuyer là où ça fait mal. Cela arrivait à Matvei, comme à tous d'ailleurs. Il y avait aussi le fait que ce sont les adultes qui cachent leurs émotions. Enfant, ils ne cachent rien puis ils apprennent à mentir. Adolescent, ils sont dans la période de frustration, d'envie de liberté, de rébellion. Cette période est la naissance d'une difficulté à gérer à la fois les émotions puis les hormonnes. Adultes, on était supposé savoir les gérer. Bonjour les dégâts chez certaines personnes sensibles qui renfermaient tout par peur de gêner, de blesser l'autre. Retenir toute les émotions finit par avoir comme conséquence un craquage du corps.

«  Touché »

Se contenta-t-il alors de dire avec une certaine pointe d'humour, son jeune apprenti venait de lui lancer comme quoi il était un mégalo. Il n'avait pas complètement faux. C'est vrai qu'il possedait quelques oeuvres d'art et puis un parc naturel. Qui plus est, il habitait dans un château qui était en cours de restauration. D'ailleurs, cela expliquait les allées et venus d'ouvrier sur son terrain. Pour ne pas attirer l'attention sur lui, il s'était d'ailleurs retenu de ne pas en convier un ou une à dîner. Jusque là , il avait tenu bon à cette règle et cela ne lui avait pas apporté d'emmerdes. Il fallait donc que cela dure.
Il fuma tranquillement, buvant aussi son café. Le jeune homme émit des doutes sur les éventuelles craintes qu'il pourrait avoir en pénétrant , dans son monde. Effectivement, son invité ne pouvait guère se douter de la vie qu'il menait. Sans doute, celui-ci l'imaginait passant ses soirées, en compagnie d'un vieux bouquin aux pages poussièreuses ou encore devant la télévision.

«  On verra. On ne sait pas ce que l'avenir nous réserve »

Dit il seulement. Une fois la clope et le café terminés, il se leva avec douceur, prenant de remettre bien le tabourret.

«  Ouaips, j'ai fini. »

Il rangea sa précieuse montre à gousset, son briquet, ses clopes. Il suivit alors son visiteur, en se plaçant à ses côtés, main dans une poche. La question de son ex apprenti mais nouvelle connaissance appelé Dante , sur la monstre à gousset, vint.

«  Oh c'était un vieux souvenir dont je ne me lasse pas , après tant d'années, passé loin d'elle. »

Dit il seulement. Il décida alors de changer de sujet. L'humeur morose n'était guère à prendre. C'était son Ophélia, sa tristesse, son éternité sans elle. Jeunesse éternelle, foutaises.

«  Je sais que tu t'en fous mais ton prénom est aussi celui d'un grand Ecrivain. Il a écrit l'enfer, le purgatoire et le Paradis. On cite souvent l'enfer quand on parle de Dante. Tiens petite précision, qu'il faudra dire aux personnes pédantes qui t'emmerdent..Dis leur que Dante n'a pas écrit la Divine Comédie. Il a écrit ses trois oeuvres mais ce n'est pas lui qui les a réunis sous le titre de la divine comédie »

Il reprit alors plus tard

«  L'enfer pour toi, ça serait quoi? »
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Dante Feroveccio

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeMer 8 Juin - 23:31

" Les philosophes n'ont fait qu'interpréter diversement le monde,

il s'agit maintenant de le transformer. "
            Karl Marx.

    ___________________________________________________________________________________________

    Le masque était tombé. Une transition silencieuse que Dante ne semblait pas avoir ressentie. Il se montrait tel qu’elle, sans autre forme de procès, s’imposant ainsi clairement sans introduction. Il n’avait pourtant pas été brusque. Pourtant, Dante n’était pas connu pour sa douceur. Cela ne semblait pourtant pas avoir dérouté Matvei qui ne lui en tint pas rigueur. De toute façon, même dans le cas contraire, il était probable que Dante ne cherche pas à s’en excuser. Cela revenait à s’excuser d’être lui-même, vous admettrez que cela serait d’une absurdité totale. Il s’étira longuement, d’une allure féline, retenant un bâillement. Il haussa les épaules lorsque Matvei repris sur les dangers potentiels de son monde. Dante n’y croyait vraisemblablement pas. Peut-être pouvait-il paraître sûr de lui. Mais il était humainement impossible d’imaginer que le monde dans lequel vivent les autres est un véritable enfer.

    Il pris donc le chemin de la sortie, pas mécontent, il fallait l’avouer. Revoir la lumière du jour, bien que blafarde sans doute. Le soleil n’allait pas tarder à se coucher. D’ici deux ou trois heures. Dante en était presque déçu. Quoi que, il avait déjà fait son programme dans sa tête. Il espérait juste que Matvei soit d’accord pour le suivre. Après tout, il ne se connaissait quasiment pas, et Dante avait le don d’occuper ses nuits sans laisser la moindre place à l’ennui. Il glissa ses mains dans ses poches, écoutant le jeune homme aux cheveux rouges lui répondre.

    « Elle ? »

    Une interrogation bien personnelle, il en était conscient. Mais le fait de la réduire à un seul mot la rendait si infime qu’il espérait que Matvei comprendrait qu’il ne cherchait pas de réponse à tout prix. C’était en fait une sorte de réflexion personnelle formulée tout haut. Il fouinait peu dans la vie des gens, pour la simple et bonne raison qu’il n’aimait pas qu’on fouine dans la sienne. Bien qu’il doive admettre qu’il n’y avait pas grand chose à en dire. Mat’ commença alors à lui faire un topo sur son prénom. Dante esquissa un sourire amusé en l’écoutant tout en jetant un regard circulaire dans la pièce principale qu’ils étaient entrain de traverser. Décidément, il ne pouvait pas s’en empêcher. Cela semblait plus fort que lui. Il fallait qu’il rapporte la vie à l’art, littéraire ou non. Pas que cela n’intéresse pas Dante. Bien qu’il faille avouer que son intérêt était relatif. Il ne négligeait pourtant pas tout ce que pouvait lui raconter Mat’. Mais lorsqu’il lui posa une dernière question, Dante se stoppa, fixant son regard émeraude dans celui de son vis-à-vis.

    « L’enfer dis-tu ? Hum…Que mon réveil ne se stop plus jamais. Oui, ça ce serait l’enfer »

    Répondit-il sur le ton de la plaisanterie alors qu’une lueur de malice passait dans son regard. Il esquissa un sourire amical, le premier depuis leur rencontre. Il ne s’attachait pourtant pas rapidement. Aussi, il était difficile de savoir si ce dernier avait vraiment une signification malgré sa sincérité.

    « Blague à part Mat’…je t’ai dis que je t’emmenais dans mon monde, et pour ça, il faut d’abord que tu quitte le tiens »

    Précisa t-il en une leçon de morale sans autorité aucune. Il n’avait pas tout à fait tort. Mais il semblait que malgré les apparences, le jeune russe ne semblait pas prêt à quitter son monde. Monde dont Dante ne définissait pas les contours. Vraiment…Ce type était étrange…

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Matvei Lazar

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeJeu 9 Juin - 9:00

Le masque n'était pas encore totalement tombé, il y avait encore des transitions à faire avant que Matvei ne dévoile totalement son être. Pour le moment, il n'avait guère était brusque, moqueur, méchant et tous les adjectifs négatifs que l'on aurait pu trouver pour qualifier un être aussi complexe que Matvei. Quoique Matvei n'était pas aussi complexe qu'on voulait le laisser entendre. Cela le faisait quelque peu rire quand la société parlait avec stupeur de ces monstres hantant le globe. Il avait ri lorsqu'un jour, une Dame , portant une robe ballon, trainant à terre , cachant ses pieds, avait découvert une partie de son secret. Elle était arrivée en plein milieu dîner. Comment pouvez-vous? Matvei, je vous avais invité, vous auriez... Qu'avez-vous fait??!! Pourquoi??!!.. Ah pourquoi? Parce qu'il n'avait plus toute sa tête. A force de vivre longtemps, on finit par perdre certaines envies comme de se trouver un hobbies, une passion, une envie de se lier d'amitié ou encore..non pas l'amour. L'amour n'était plus emporté par l'eau, avec Ophélia. A quoi bon se lier d'amitié avec quelque chose qui fâne? Ophélia n'aurait pas voulu qu'il reste dans sa prison de solitude. Elle l'aurait poussé à vivre. Du reste, il n'aurait pas eu besoin d'être poussé puisqu'elle aurait été là. Ophélia demeurait sa Muse. Elle guidait sa vie, son écriture, ses toiles. Elle le suivait, sous forme d'esprit, collant à ses pieds, pour remplacer son ombre. Morte si jeune , pauvre Ophélia, elle n'aurait pas dû. Ils avaient encore tant de choses à partager. En devenant quelque peu fou , il gardait une certaine diginité car ainsi il ne s'apitoyait pas sur son sort. Il avançait parmi les fumées humaines, les observer, se mouvoir, se raccrocher à tout objet de valeur pouvant faire gonfler leur saloperie de vanité , oubliant que le temps est éphémère et que la vie ne dure pas éternellement. Du reste pour accomplir l'un des sept pêchers capitaux, il fallait accomplir un sacrifice pour sauvegarder l'équilibre et au final, alors qu'on se croyait gagnant , on perdait. Remarque il n'était pas devenu ce qu'il était par vanité. Il avait voulu le retour de son amour. Le rêve de la retrouver en chair et en os avait été fugace.

«  Oui elle »

le jeune homme ne semblait pas vouloir en révéler plus. Mais comme ils allaient quitter le lieu où figurait son portrait, le jeune homme reprit dans un murmure, comme s'ils entraient dans un sanctuaire.

«  C'est une jolie berceuse,
un murmure d'eau,
une pluie d'été
qui s'échappe
lorsqu'elle riait 

elle était amoureuse
promise à un fallot
de peur qu'il ne la happe
elle a crevé son visage beau
en l'offrant à l'onde glacée »

Se souvenant que l'art n'était pas le fort de son jeune ex apprenti, il reprit alors normalement , avec un sourire en coin.

«  Pardon pour répondre à ta question, je dirais que c'est un cadeau »

Il fit un clin d'oeil. L'Artiste nota alors son poème qu'il venait d'écrire sur un bout de papier.

«  Le problème avec l'Art c'est qu'il peut nous rendre esclave »

Dit il avec un certain amusement. Il approuva la réponse de Dante d'un hochement de la tête, il reprit

«  C'est une bonne peur. Tu parles de la vie éternelle? »

Le jeune homme était intrigué a plupart des gens étaient capables de bien des choses pour obtenir l'immortalité et fuir la mort. Ce jeune homme sortait décidemment encore une fois du lot.

«  Oh je ne pense pas que j'en sortirais vraiment. Nous sommes ce que nous avons été, ce que nous devenons et ce que nous deviendrons. Tu te rappelle la toile du Voyageur? Avec l'homme devant la mer et les nuages..Sans vouloir me vanter, je suis un peu comme lui. J'adore voyager »

Le jeune homme s'amusait un peu de voir que Dante le voyait comme un snob qui ne connaissait pas les bas fond.
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Dante Feroveccio

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeJeu 9 Juin - 13:51

" La vie est un défi à relever, un bonheur à mériter

une aventure à tenter. "
            Mère Teresa.

    ___________________________________________________________________________________________

    Dante ne prêta pas attention aux paroles du jeune homme. Il continuait à déballer un tas de phrase philosophique, si bien qu’il doutait vraiment de sa capacité à tenir une soirée complète en sa compagnie. Il aurait aimé le voir s’exprimer normalement. Parce que maintenant, Dante le savait, cet air supérieur était naturel, cet aspect hautain n’était pas voulu. Dante en était sûr. Mais bien qu’il sache que cela n’avait rien de volontaire, cela l’agaçait tout de même légèrement. Ce devait être l’enfer de vivre au quotidien avec un jeune adulte incapable de s’amuser. Car...Oui, Dante se trompait peut être, mais cet individu semblait tellement absorber par le côté abstrait de la vie qu’il en oubliait l’essentiel : la vivre. C’était assez étrange comme constat d’ailleurs, il fallait bien le reconnaître. Pourtant, malgré tous ces aspects de sa personnalité, Dante voulait le connaître d’avantage. Peut être cachait-il bien son jeu après tout. Le jeune italien esquissa un sourire amusé à la réponse du jeune homme.

    « La vie éternelle ? Hum.. ? Je n’y avais pas pensé, mais oui peut-être. Ca signifierait que mon réveil sonnerait tous les matins à l’infini. Quelle horreur ! »

    Conclu t-il simplement en ricanant brièvement, alors que la lueur de malice dans son regard ne s’était pas éteinte. Il haussa les épaules. Et lorsque Mat repris la parole, Dante manqua de le secouer comme un prunier. Il se retint de justesse. Mais cet homme n’avait que l’art à la bouche ! C’était effrayant ! Un sourire amusé se dessina au coin de ses lèvres. Il soupira.

    « Bon…c’est plus grave que ce que je pensais »

    Finit-il par admettre en un quasi diagnostique médical. Mais comment pouvait-on être si vieillot à 20 ans ! Ses parents l’enfermaient dans une pièce devant Barnaby depuis sa plus tendre enfance ou quoi ? Dante se permis d’attraper le poignet du jeune homme, il n’avait pas été brusque, en fait sa poigne était tellement faible que si Mat’ ne lui suivait pas, elle se déferait aussitôt. Il n’était pas là pour le forcer, il voulait juste qu’il s’amuse un peu. Remarque…peut-être que tout ça l’amusait. Cela dit, ce n’était pas l’impression que cela donnais. Il se dirigea alors vers la sortie tout en lui adressant la parole, plus déterminé que jamais.

    « Tu sais quoi, j’ai faim, j’tinvite au resto. Après on sort. Je te préviens, mon monde à moi ne s’embarrasse pas d’éthique, j’espère que tu n’en sera pas choqué »

    Précisa t-il simplement. Son programme était fait. Mais il doutait grandement du fait que Matvei s’en contente. Tanpis, au moins il essayait. Il n’allait pas se restreindre sous prétexte qu’il était là. Car après tout, il lui avait bien dit qu’il lui montrerait son monde. Monde qui en rebutait plus d’un en fait…Car précisons le, les deux jeunes gens vivaient complètement à l’opposé l’un de l’autre. Mais Dante n’était pas du genre à se formaliser, et s’il pouvait ressentir l’art, Mat’ pouvait faire un effort lui aussi. Il faut dire que Dante était un peu impulsif dans l’âme et que là, il manquait sérieusement de divertissement. Il était resté trop longtemps dans cet antre et ça commençait à lui taper sur le système. Aussi, son visage se durcit lorsqu’il croisa le regard de quelques personnes qui le suivaient des yeux sans aucune gêne, visiblement choqué de le voir aux côtés de quelqu’un comme Matvei. Dante n’en fût pas gêné, il ne s’estimait pas inférieur. D’ailleurs, même s’il admettait la hiérarchie, il n’avait jamais pensé une seule seconde qu’il valait moins que quelqu’un d’autre. Il n’était pourtant pas doté d’une estime de lui-même démesurée.

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Matvei Lazar

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MessageSujet: Re: Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante)   Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys.. (pv Dante) Icon_minitimeJeu 9 Juin - 18:37

Il était dans le monde de l'art, aspirer dans celui-ci alors forcément il avait dû mal à s'en sortir. Cela pouvait passer une envie d'étaler ses connaissances afin de faire, comme les autres : se montrer supérieur aux autres et vouloir être pris comme modèle de référence. S'il avait snob, cela aurait pu le faire. Mais il n'était pas snob. Matvei était passionné pour une raison simple : c'était son lien avec Ophélia. A travers l'art, il faisait revivre son souvenir, ne l'enterrait pas définitivement, comme l'avaient ses proches. Ils avaient voulu qu'il oublie Ophélia seulement Ophélia était une personne inoubliable. Elle était belle, plus que belle, c'était un ange aux cheveux courts quand il l'avait rencontré puis elle les avait voulu longs pour obéir à la monde. Ses yeux n'étaient pas bleus profonds, mais d'un gris délavé, comme l'eau dans laquelle elle était allée se réfugier, à jamais. Parce qu'il voulait sauver ce lien, préserver tout ce qu'elle lui avait apporté, il était devenu un artiste. Il avait écris des vers à sa mémoire. Il avait peint des toiles , pas des portraits , comme on peut se l'imaginer mais des paysages. Dans la plupart de ses toiles, l'eau était présente parce que Ophélia était liée à l'eau. C'était sa muse, sa nymphe, son amour de jeunesse. Oh, on pouvait le traiter d'idiot d'idéaliser le souvenir d'OPhélia mais qu'importe. Ophélia avait quelqu'un de bien, une femme douce, sensible, soumise à ses parents, comme toute jeune fille de bonne famille. Lui-même était venait d'une bonne famille, bon il n'avait pas de sang noble comme Ophélia mais il aurait très bien faire un bon parti pour elle. Mais les parents d'Ophélia l'avait promise à un duc hors on ne refuse rien à un duc, sous peine de déclencher une mini gué-guerre pour une histoire d'orgueil. Ils auraient dû s'enfuir, elle et lui...

On lui avait reproche son air hautain, son arrogance, sa manière frigide d'accorder des interviews, à contre-coeur, son manque de bavardage. Les gens ne pouvaient pas comprendre.

«  Ca tu peux le dire »

Un air cynique passa sur son visage alors qu'il entendit une autruche, ainsi avait-il décidé de baptiser une starlette, au rire haut perché, de ce surnom, déclarer qu'elle donnerait volontiers sa rivière de diamants pour rester jeune à jamais. Non mais de quoi elle se mêlait? Il fit comme si elle n'avait pas pris à part dans leur conversation. Il l'ignora superbement. Un peu distrait, il ne fit pas trop attention à Dante.

«  De..de quoi? »

Demanda t il assez perplexe. Bien sûr, il n'était pas encore un télépathe. Il lui arrivait de pouvoir deviner ce à quoi l'autre pensait, en décortiquant le moindre mouvement de corps de ceux et celle qu'il rencontrait mais là, il n'avait pas fait attention. Du reste, il avait vu une lueur amicale dans le regard de Dante. Diablement étrange.. faisait il confiance à tout le monde comme ça? C'était dangereux. C'était s'exposer à être la sourie d'un chat.

«  Comme tu veux »

Au mot restau, il songea qu'il aurait un peu mal au bide et après? Il fallait bien faire celui qui mangeait comme tout le monde. Quoique avec ses joues creuses, certains cernes sous ses yeux, il devait avoir l'air d'un gars, qui prenait pas le temps de faire à manger. Pourtant, il pouvait ingurgiter de la nourriture, comme les autres seulement après il avait un peu de mal à digérer. Il se doutait que Dante n'allait pas l'inviter dans un restau luxueux, avec nappes blanches, serviettes en papier rouge, des serveurs avec le nez en l'air prêt à obéir aux moindre de leur caprice.

Matvei se sentit soudainement amusé en essayant de s'imaginer la surprise qu'aurait Dante en découvrant qu'il n'était pas aussi snobinard qu'il pouvait le penser. Il fréquent les nights-club, c'était d'ailleurs là qu'il avait le plus de chances de faire des rencontres. En percevant le regard des gens sur eux, Matvei enleva sa veste qu'il mis dans son sac. Il défit ses boutons de manchettes, retroussa ses manches et déboutonna quelques boutons de col de sa chemise. Il passa même la main dans ses cheveux, histoire de se décoiffer un peu plus et juste pour embêter, choquer ces gens qui se choquaient d'un rien. Il laissa tomber

«  Allons y ma poule , je te suis »

Puis il lui enlaça la taille amenant quasiment sa hanche contre la sienne. Il resta un moment comme ça et une fois hors de vu, Matvei libéra Dante et s'esclaffa comme pas possible

«  Non mais t'as vu leur tête..Nan mais..Celle de l'autruche était digne d'une caricature »
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