Une journée de plus d’achevée. Ares n’en était pas mécontent. Le bon point du jour était indéniablement le fait que, habitué à sa maladresse, ses collègues n’avaient eu aucun mal à croire à la version des faits fournie par le jeune homme concernant la fine balafre qui striait sa joue gauche. Il avait raconté qu’il avec voulu sauver un chat errant qu’il l’avait sauvagement attaqué. Il s’en voulait presque de mettre tout ça sur le dos d’un pauvre animal, mais ce dernier étant fictif, il ne se senti pas coupable bien longtemps. Mais passons.

Après avoir pris une bonne douche en rentrant chez lui, il dîna rapidement. Il n’était pas un pro de la cuisine mais se débrouillait tout de même convenablement. Il s’était prévue une soirée tranquille, devant sa télévision, ou quelque chose comme ça. Il n’osait plus mettre un pied dehors la nuit depuis les événements de la semaine précédente. Il n’en avait parlé à personne, et c’était sans doute bien mieux ainsi. Il se planta alors comme prévu devant son poste de télévision. Zappant sans cesse d’une chaîne à une autre en râlant. Ce n’est que vers 23h qu’il se résigna à aller se coucher. Ces derniers temps, il dormait très mal, mais essayait quand même de trouver un peu de repos de temps à autres.

Il se dirigea donc vers sa chambre et se déshabilla, gardant uniquement son boxer, il se coucha. Mais il jeta un œil à son vieux polaroïd posé sur sa table de chevet. Il n’avait pas fait de belles photos depuis un moment, et la dernière fois qu’il s’en était servi, tout avait tourné au vinaigre. Il esquissa un sourire en interrogant sans un mot son lapin en peluche vert, le fixant simplement. Et puis…ça repartait pour un tour. Sourire aux lèvres, il se leva en trombe, enfila un pantacourt noir, une chemise orange pâle à rayures blanches et des tongues et se saisie de son appareil photo dont il glissa la bandoulière en travers de son torse. Il était paré. Cette fois ci, il l’aurait sa photo !

C’est donc avec un entrain sans mesure, balayant les évènements passés, qu’il sortit de l’appartement et s’enfonça dans la campagne périphérique. Il ne fallait pas sous estimer son bon vieux polaroïd, même la nuit, ses photos étaient d’une qualité exceptionnelles. C’était Virgil qui le lui avait offert pour ses 16 ans. Il y tenait comme à la prunelle de ses yeux. Et ce n’est qu’aux alentours d’une heure du matin qu’il revint, triomphant, il l’avait sa photo. Un saule pleureur entouré de lucioles. Elle était magnifique. Il avait rangé son trophée dans la sacoche de son appareil et était retourné joyeusement en direction du centre ville. Mais en revenant vers la place, il avait voulu prendre ce magnifique lion éclairé par de petit spot tout à fait charmant. Et il se rendis compte que le cauchemar recommandait. C’est avec stupeur qu’il se rendit compte qu’il venait de photographier un groupe de dealer en pleine action de passage à tabac. Il avait vraiment la poisse. Et c’est d’ailleurs à l’unisson que le dit groupe se tourna vers lui, alors qu’il détallait comme un lapin.

C’était impossible, il ne pouvait pas se trouver deux fois au mauvais endroit, au mauvais moment ! Il n’y réfléchit cependant pas trop, trop occupé à sauver sa peau, zigzagant dans les rues jusqu’à prendre une impasse. En face de lui s’étendait une immense propriété. Il se stoppa alors, hésitant. Cet endroit, de nuit…était effrayant. Mais lorsqu’il entendit la voix de ses poursuivant, il reparti au quart de tour, fonçant vers la porte, entrant en trombe dans la demeure qui n’était pas close. Il referma la porte sans grande délicatesse, la fermant à clef alors que le troupeau de cinq ou six personne tambourinaient à la porte comme des sauvages. Ares apella à l’aide d’une voix tremblante.

« Je…s’il vous plais ! Il y à quelqu’un ?! Ohé ! »

Il n’osait pas allumer. Et là, il flippait vraiment, parce qu’encore une fois…il s’était fourrer dans une histoire louche.

Ares ne se doutait pas qu’il allait bientôt regretter amèrement de ne pas être resté dehors entouré de cette horde de sauvages. Pour le moment, il était trop occupé à vouloir réveiller le maître de maison pour espérer avoir un peu d’aide. Il n’était pas très doué pour se sauver tout seul, c’était assez frustrant d’ailleurs. Mais il fallait avouer que sa malchance ne jouait pas non plus en sa faveur. En plus de ça, il n’était pas forcément très doué et sa spontanéité ne l’aidait pas toujours. Mais passons, cette fois, il n’avait pas fait le mauvais choix pour sa survie, même s’il en paierait sans doute les conséquences.

C’est plaqué au mur du vestibule qu’il vit passer une silhouette imposante, carrée d’épaule et plus grande que lui, munie d’un espèce de fusil. Il se figea. Il commençait à en avoir raz le bol des armes. Mais bien rapidement, il mis en fuite ses agresseurs et Ares ne pu que souffler…un court instant. Car bientôt, l’arme s’était retournée contre lui. Par réflexe, il avait levé les bras comme un imbécile.

« C’est pas moi ! J’ai rien fait ! »

Avait t-il annoncé hâtivement pour sa décharge, la photo coupable dans la main gauche. Ouais, encore une photo. D’ailleurs, l’homme qui se tenait devant lui allait halluciner. Ares venait de le reconnaître. Ils s’étaient rencontré il y avait de cela environ une semaine dans des circonstances légèrement similaire, et tout avait commencé à cause d’une photo prise par Ares. Décidément…Le gamin semblait piégé par son destin.

Il osa alors baisser les bras, un peu hésitant, esquissant le sourire du chat qui aurait avalé le canari. Le genre de sourire arboré par un enfant pris la main dans le sac. Un sourire qu’Eros avait déjà vu sur le visage du jeune Italien. Ce dernier hésita un peu avant de prendre la parole, il lui tendit la photo d’un main légèrement tremblante.

« Je te jure que c’était pas fait exprès »

Précisa t-il rapidement avant que l’homme qui se tenait devant lui ne fasse de conclusion trop hâtive. Ares n’était pas là pour chasser le crime, bien au contraire, il aurait bien aimé l’éviter pour une fois. Mais le fait était qu’il n’avait vraiment pas de chance. Cela dit, un bon point, il avait au moins une information sur cet homme. C’était un Capuleti. Ca ne lui servait à rien de le savoir et il s’en fichait éperdument, mais c’était toujours ça. Mais à en voir par la tête qu’il tirais, il l’avait réveillé. Il esquissa un sourire confus, soutenant son regard noir du sien, désormais vert. C’était sa teinte d’origine, il avait enlevé ses lentilles.

« Je t’ai réveillé…hein ? »

Conclu t-il en une question purement rhétorique. La réponse était évidente. Il baissa son regard sur ses pieds, il avait perdu ses tongues dans la course. Ouais…bah là c’était bon, cet homme allait vraiment se foutre de sa gueule.

Ares fût soulagé lorsque le fusil s’abaissa. Il se détendit alors quelque peu. Bon, ok, il était rentré par semi-effraction chez un quasi inconnu. Et il ne flippait pas tant que ça en fait aux vues du contexte. Il s’était vite remis de ses émotions finalement, même s’il fallait admettre qu’il n’était pas très à l’aise. Mais lorsque l’homme retourna à l’étage, Ares eu un reflex stupide : le suivre. Avec un mafieux aux mauvaise intentions, cela revenait à se jeter dans la gueule du loup. Ares avait tendance à faire un peu trop confiance sans doute. Mais de toute façon, il était hors de question qu’il retourne dehors, il n’était pas si stupide et se doutait bien que de toute façon, la bande de voyous qui l’avait poursuivit l’attendrait quelque par.

Il entra donc à la suite d’Eros dans la pièce. Y jetant un regard circulaire juste pour éviter d’avoir à croiser le regard de ce dernier. En fait, il était vraiment mal à l’aise. Il prenait conscience de l’ampleur de sa connerie. Il était quand même entré en boulet de canon dans une maison au hasard à 1h30 du matin. C’était loin d‘être banal.

« Je…pardon…pour le réveil forcé »

Reprit-il simplement, planté debout au milieu de la pièce, incapable de fixer son regard, il fixait tantôt le sol, tantôt le plafond, pour se poser de temps à autre sur Eros sans trop insister. Il lui aurait bien expliqué, mais il n’y avait pas grand chose à expliquer…il n’avait juste pas de chance.

« Ben…je voulais faire des photos, mais ils étaient là, alors j’ai couru et j’ai atterri ci »

Mouais…c’était digne d’un scénario de navet total réalisé par le pire des metteurs en scène. Il faudrait un miracle pour que cet homme crois à sa version. Et si il le prenait pour un voleur ou autre truc du genre ? Voilà qu’il recommençait à se faire des films. Il soupira pour se calmer et affronta le regard d’Eros comme s’il s’agissait d’une terrible bataille.

« Pardon…je suis désolé, j’ai pas exprès, c’était le hasard… »

A bah ça, si Eros ne l’avait pas compris, c’était vraiment qu’il était dur de la feuille. Mais à par se répandre en excuse, il ne voyait pas trop quoi faire d’autre. Mais en fait, il trouva rapidement autre chose.

« Euh…je…merci »

Bon ok, il était peu probable qu’il ai fait ça pour lui, et que c’était sans doute uniquement pour avoir la paix pour se recoucher. Mais bon, n’empêche que ça lui avait tout de même bien sauvée la mise, il estimait donc normal de le remercier.

Quitte à être là, autant se la couler douce, me direz vous. Allez dire ça à un jeune homme passablement impressionnable vous…Il avait beau essayer, il ne pouvait pas se sentir bien en présence de quelqu’un qui avait menacer indirectement de le tuer avec un fusil quelques minutes plus tôt. Quoi ? Il était rentré dans sa maison en pleine nuit? J’admets, mais tout de même…Il se contenta de le suivre du regard sans bouger de sa position initiale, pied nu au beau milieu de la chambre.

« Je…oui…d’accord »

Il était nerveux, et même si cela ne se voyait pas, il était vraiment agacé de toujours s’en prendre plein la gueule alors qu’au final il ne demandait pas grand chose. Si Virgil savait où son cadeau l’avait mené…Il en rirait sûrement tout compte fait, parce qu’au final, ça forçait Ares à se faire un plus confiance. Même si ce n’était pas gagné. Mais passons, il effaça cette pensé de ses songes lorsqu’Eros fit allusion à l’Alfa. Ares ne compris pas vraiment de quoi il parlait. Il se contenta donc d’arquer un sourcil. Avec de comprendre finalement.

« Ah…c’est bien »

Voilà voilà…que dire de plus. Il esquissa un sourire enfantin en fixant le dessous du lit de son vis-à-vis le regard insistant. En fait, il était très tenté de s’y enfouir à jamais pour ne plus jamais se montrer devant cet homme. Mais cette hypothèse n’était pas envisageable, il se contenta donc d’un soupire. D’un côté, il n’était pas très à l’aise ici, et de l’autre, sortir était suicidaire. Et plutôt que de se diriger vers l’une ou l’autre pièce cité par le jeune homme, Ares le suivit au salon. Vraiment confus, n’osant même pas poser son regard sur le moindre objet de la demeure. Il remarqua cependant l’écriteau sur la bouteille et ‘abstint de commentaire, bien qu’un sourire amusé se dessina furtif, au coin de ses lèvres.

« Un verre d’eau…s’il te plait… »

Il aurait bien demandé un diabolo menthe, mais il doutait que cet homme là soit du genre à servir ce genre de boisson. Alors tanpis, il ferait simple. Et un verre d’eau ne lui ferait pas de mal après son marathon. Et d’ailleurs, il finit par s’affaler dans le premier fauteuil, un coup de pompe.

« Je peu partir…t’embête pas, je retrouverais le chemin »

Bluff total. Il ne voulait pas le déranger…d’où cette annonce. Mais une fois dehors…il ne saurait absolument pas comment retourner chez lui, c’était évident.

Pas d’eau ? C’était possible de ne pas avoir d’eau. Il devait bien avoir un robinet dans sa maison tout de même…Ares arqua un sourcil, sans poser de question. Peut être l’eau n’était elle pas potable après tout.

« Ah…d’accord »

Il se leva alors un peu hésitant pour se servire une limonade. Il y prit le plus grand soin d’ailleurs, histoire de s’assurer de ne rien renverser. Il en était tout à fait capable. D’ailleurs, il était si nerveux qu’il n’avait même pas pensé à poser la moindre question. Une fois encore, une douche, un lit, et un sommeil réparateur lui ferait le plus grand bien. Mais son vis-à-vis l’avait royalement ignoré lorsqu’il avait parlé de rentrer chez lui. Sans doute doutait-il de ses capacités à rentrer seul, de nuit, et pieds nus qui plus est. Je ne vous cache pas qu’il avait bien raison, mais pourtant il n’avait pas l’air d’un homme charitable. Cela dit, Ares s’était trompé une fois, il pouvait de nouveau se méprendre.

« Tu me l’as déjà dis, tu es homme d’affaire »

Rétorqua t-il innocemment en esquissant un sourire. S’il n’avait pas posé de question, c’était aussi pour en savoir le moins possible au cas où on lui poserait des question. Il ne voulait pas lui causer d’autres ennuis. Même s’il savait qu’avec sa maladresse, cela arriverait sûrement. Il porta le verre à ses lèvres pour en boire une gorgée avant de répondre de nouveau à Eros.

« Rien de plus que la photo »

Assura t-il sincèrement. Certes, on y voyait des ombres frapper quelqu’un au sol. Mais ce n’était pas assez net pour y distinguer des visages. Mais les malfaiteurs avaient sans doute pensé qu’il était une sorte de fouine et l’avait poursuivit. Lui aussi était devenu un témoin gênant à leurs yeux. D’ailleurs, à cette pensé, il lâcha son verre par inadvertance. Ce dernier vint se fracasser sur le beau carrelage. Témoin gênant, il l’était comme l’était son frère alors ? Il sursauta.

« Ah ! Je…pardon… ! »

Se hâta t-il de prononcer, commençant à ramasser les morceaux de verre brisé en essayant de ne pas se couper.

« Je suis désolé… »

Acheva t-il honteux, sans oser lever sans regard vers Eros. Il passait sa vie à s’excuser…tout simplement parce qu’il passait sa vie à faire des boulettes. Il faisait pourtant de gros efforts.

Ares n’avait pas pour habitude de vivre au passée. Bien loin de là. Joyeux luron, il avait pourtant du mal à refaire surface depuis la semaine passée. Tout cela l’avait affecté bien plus que prévu finalement. Mais plus que tout, il cherchait des réponses. Des réponses qu’Eros avait été en mesure de lui apporté, en partie. Il ne voulait pas revivre sans cesse tout ces évènements, mais il voulait juste comprendre. Oui, il était curieux, mais ce n’était pas toujours malsain même s’il se faisait du mal en voulant savoir. Attiré vers le canapé, il résista légèrement pour finalement s’y asseoir la mine boudeuse.

« Tu dis ça, mais ça à l’air de te déranger »

Assura Ares sans prendre conscience du fait qu’il s’enfonçait tout seul. C’était dans ses habitudes de toute façon, alors pourquoi changerai t-il. Alors que l’homme qui lui avait sauvé la vie se chargeait de tout nettoyer, il jeta enfin un regard circulaire dans la pièce. Ce type ne semblait pas être n’importe qui, mais ça…Ares s’en était douté. Il ne fallait pas sous estimer sa clairvoyance….Relative en effet puisqu’il avait tendance à voir uniquement ce qui se trouvait juste sous son nez. Il esquissa un sourire à cette pensée. Il s’en voulait un peu de ne pas être dégourdi. Mais bon, il faisait vraiment de son mieux, et pour lui, comme pour Virgil sans doute, ça comptait plus que tout.

C’est un peu confus qu’il saisi le verre de limonade tendu, le prenant des deux mains pour être sûr de ne plus le lâcher. Il leva un regard interrogateur vers l’homme qui se trouvait désormais assis à côté de lui. Il n’était pas sûr d’avoir véritablement compris le sens de sa phrase, mais il répondit quand même, au risque de répondre à côté de la plaque.

« Tu sais, j’ai 20 ans…alors je suis grand, je peux gérer ça tout seul »

Assura t-il en plantant son regard émeraude dans celui de son vis-à-vis, plus déterminé que jamais. Sa détermination pouvait être risible, parce que son annonce même avait un arrière goût de pensée enfantine. Pourtant, Ares était plus sérieux, et la flamme qui s’était allumée dans son regard le prouvait. Il avait 20 ans et semblait vouloir le prouver au monde entier soudainement. Il esquissa un sourire enfantin…comment casser le mythe. Mais son faciès n’était que contradiction par rapport à ses dires.

Ares fit non de la tête. Il n’avait aucune envie de se planter devant un programme inintéressant au possible. En plus de ça, il était véritablement en incapacité totale de se concentrer pour le moment, même sur un film quelconque. En plus, il avait vraiment l’impression d’être un invité non désiré. Ce qui était certainement le cas d’ailleurs. Cela dit, il était tellement préoccupé qu’il ne remarqua même pas l’absence d’Eros le temps qu’il mit à faire le tour de la propriété. Mais lorsque le téléphone sonna, Ares arqua les sourcils. Qui pouvait bien appeler quelqu’un à deux heures du matin.

Un peu inquiet, il monta les escaliers à pas de loup jusqu’à la chambre de son hôte. Il se glissa discrètement à côté de l’encadrement de la porte, regardant à l’intérieur pour essayer de ne pas être vu. La curiosité est un vilain défaut…mais cette fois ci, si il avait des ennuis avec les gars de toute à l’heure, c’était de la faute d’Ares et ce dernier en avait pleinement conscience. D’ailleurs, même de loin il remarque que le visage de son vis-à-vis avait changé, et cela l’inquiéta profondément. Alors que ce dernier raccrochait, visiblement énervé, Ares entra dans la chambre, hésitant.

« Je…je peux faire quelque chose ? »

Questionna t-il simplement, ne sachant pas trop où se mettre. Il valait peut être mieux qu’il rentre maintenant. Il avait de plus en plus l’impression de gêné. Lui qui avait toujours été habitué à attirer l’attention, se sentait mal à l’aise lorsqu’on l’ignorait. Ce n’était pas de la vanité, loin de là, l’estime qu’il avait pour lui-même était proche du niveau 0. Mais il n’était pas habitué à ce manque de considération.

« Je suis désolé, mais je t’ai entendu…au téléphone. C’est de ma faute tout ça, alors…si je peux t’aider… »

Il en doutait fortement cependant. Que pouvait-il faire dans ce genre de situations ? C’était surréaliste. Il se croyait vraiment dans un film. Finalement, il regrettait quand même sa petite vie paisible, même si vivre d’autres aventures était vraiment grisant. Il planta son regard émeraude dans celui du jeune homme, esquissant un sourire hésitant.

Finalement, il s’avérait préférable de piéger l’extérieur. Le parc était grand, et cela rendait la manœuvre compliquée. Mais Ares ne se découragea pas, de toute façon il n’avait pas vraiment le choix. Et au-delà de l’amusement, leur survie en dépendait sans doute. Quoi que, il aurait été possible de tirer dans le tas comme il l’avait déjà fait, mais il se refusait à imaginer cette hypothèse. Celle avancée par Eros lui semblait bien plus appropriée. Lorsque son vis-à-vis revint, vêtu d’une robe, Ares manqua d’éclater de rire. Mais il lui précisa bien de ne pas se moquer. Il se contenta donc de pencher sa tête sur le côté, arborant un regard digne d’un chiot. Il se brida à un sourire amusé. Sobre mais efficace. Il saisit donc le fusil tranquillisant que lui tendait la femme fatale.

« Oui, je sais ce que je vais faire »

Il regarda un moment par la baie vitrée. Non loin du grand portail, il y avait deux arbres bordant l’allée l’un en face de l’autre. En fixant le fusil sur une branche, et en tendant un fil entre les deux, relié à la gâchette, ça pouvait marcher. Mais il faudrait que ce soit précis. Et ça…Ares ne voyait pas trop comment s’y prendre. Il exposa donc son idée à Eros en espérant que ce dernier la complète.

« Mais ils ne sont pas suffisamment stupides pour se laisser prendre au piège… »

Finit par conclure Ares en soupirant. Il avait l’impression que son vis-à-vis sous estimait vraiment leurs adversaires. N’avait-il pas parlé d’assassin ? Et pour Ares, assassin rimait avec entraînement. Les hommes envoyés pour régler l’affaire ne pouvait pas êtres de simples pions ignorant. Cela dit, le visage du jeune homme s’illumina lorsqu’il aperçu une grosse caisse pleine de bille.

« Ca ! »

Lança t-il en montrant du doigt la dite caisse. En en jonchant l’allée, ils pourraient éviter que de quelconques véhicules puissent s’approcher de trop prêt de la maison. C’était un peu tiré par les cheveux, mais ça pouvait marcher. Oui, Ares se prenait vraiment au jeu…

Ares n’aimait pas trop ça. Il avait vraiment l’impression de sous estimer leurs ennemis. D’ailleurs, il ne savait pas trop comment se positionner dans tout ça. Cet homme n’était pas son ami, il ne connaissait même pas son prénom. En fait, la relations qui les liait était même quasiment paternel. Evidemment, Ares ne s’en souciait pas, tant qu’il restait en vie, il se fichait un peu de savoir comment. Mais il savait que malgré tout, il avait sa part de responsabilité dans tout ce qu’il se passait et qu’il devait bien s’allier avec l’homme à qui il avait causé du tort. Pourtant, il avait la conviction que tôt ou tard, les ennuis l’auraient rattrapé. Eros ne semblait pas très net et la femme qui avait ordonné son assassina n’était pas très patiente à première vue.

Et puis finalement, un carreau brisé à l’étage prouva les pensées d’Ares. Ca n’avait pas marché. Quelqu’un avait réussit à s’introduire dans la maison. Ares se leva à la hâte alors qu’Eros accueillait l’opportun en jouant un jeu qui n’était pas le sien. Il s’efforça de ne pas trembler. Il soutint le regard étrange que lui jeta l’un des sbires qui accompagna le propriétaire de cette demeure à l’étage. Ares frissonna. Et ce n’est que lorsqu’il redescendit qu’Ares compris. Ils avaient perdu. Il hésita.

« Non…et toi.. ? »

Questionna t-il légèrement affolé. Mais le regard insistant d’Eros l’incita à détaler comme un lapin. Il ne voulait pas mourir ici. Il ne voulait pas mourir tout court. Il ouvrit alors la porte, mais se heurta à un autre sbire qui le bloqua contre son torse avec une puissance étonnante.

« Ah ! »

C’est le seul cris, presque étouffé, qui filtra entre les lèvres du jeunot. Il tenta de se défaire de cette étreinte. Mais l’homme qui venait de le coincé venait de tirer plusieurs coups de feu à l’intérieur, dans le but de descendre Eros. Ares ne su pas s’ils avaient atteint leur cible. Il ne pu jeter un regard à l’intérieur car une voiture déboula en trombe. L’allée avait visiblement été dégagée. Il fût jeté sur la banquette arrière sans même pouvoir crier le nom de l’homme qui l’avait hébergé quelques heures. Il ne le connaissait toujours pas. Et puis finalement, ce fût le noir total. Il n’avait senti qu’une aiguille s’enfoncer dans sa cuisse…puis plus rien.